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Lifestyle - Traditions

Embrassez-vous sous le plus beau des parasites...

Une flèche mortelle envoyée par les dieux ? La peste s'abattant sur une forêt entière ? Voici la sordide histoire d'une plante vénéneuse devenue décorative et même porte-bonheur.

Le baiser sous le gui, une promesse de (porte-)bonheur. Photo DR

Voici une étonnante histoire, celle d'une plante, rappelée à notre bon souvenir par la revue trimestrielle américaine Modern Farmer, juste avant que le monde entier ne se précipite pour aller s'embrasser sous le gui. Elle évoque avec humour son existence et sa symbolique en six points.

Même pas beau ?
Difficile d'avoir le coup de foudre pour ce buisson qu'est le gui, un parasite qui attaque les arbres vivants et dont il existe plus de mille espèces dans le monde. Les botanistes les appellent des hémiparasites, car ils tirent une partie de leur énergie des autres espèces végétales. Ils s'invitent aussi bien chez les pins que chez les cactus. Mais le traditionnel gui, dont on se sert comme décoration, vit le mieux sur les chênes.

Peut-il tuer ses hôtes ?
Éventuellement, il peut participer à la destruction de l'arbre hôte en tirant son eau et sa substance. Cependant, il n'est pas dévastateur comme certaines maladies qui se propagent sur un certain nombre d'arbres. Le gui le fait sur quelques-uns et les écologistes le voient comme une part importante d'un écosystème sain, car ses fruits blancs sont une bonne source alimentaire pour les oiseaux, qui font aussi leur nid entre son dense feuillage.

A-t-il toujours été associé aux rituels de l'hiver ?
On ne le sait pas vraiment. Néanmoins, selon la mythologie nordique, Baldur, le dieu de l'amour, invincible entre tous, avait été tué par une flèche en bois de gui. Par ailleurs, dans le cadre d'une ancienne cérémonie celtique, les druides sacrifiaient deux taureaux blancs, puis grimpaient sur un chêne pour cueillir du gui afin d'en faire un élixir qui, disait-on, soignait l'infertilité. Ce serait là l'origine de l'association du gui à l'amour et aux romances.

Sa connexion avec Noël et le jour de l'an ?
Son apparence très décorative, un feuillage vert étincelant parsemé de fruits blancs translucides, n'a pas eu de peine à se glisser et à bien s'installer, comme il est devenu de tradition, durant les fêtes de fin d'année. Une tradition à laquelle est venue se greffer celle de s'embrasser sous le gui et qui remonte au XVIIIe siècle.

Au gui l'an neuf ?
En France au Moyen Âge, on en cueillait pour l'offrir avec une formule, « Au gui l'an neuf », qui a été remplacée par « Bon an, mal an, Dieu soit céans ». Dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, si une jeune femme célibataire acceptait un baiser alors qu'elle se trouvait sous la kissing ball (la fameuse boule de gui décorée et suspendue aux portes), elle était promise à un mariage dans l'année. Au XIXe siècle, on souhaitait une « bonne et sainte année, le paradis à la fin de vos jours », expression modernisée au XXe siècle en « bonne et heureuse année ».

D'autres bienfaits qu'un baiser ?
Historiquement, le gui avait été utilisé pour traiter, outre l'infertilité, l'épilepsie, l'hypertension artérielle, l'arthrite et plusieurs autres maux. Aujourd'hui, il a la réputation d'être une herbe anticancérogène, mais pas aux États-Unis, où il n'est pas encore utilisé en traitement. Qu'importe le bon ou le mauvais symbolisme, le décorum et l'envie d'aimer l'emportent et le plaisir de s'embrasser sous le gui perdure, quoi qu'en dise aussi Paul Morand : « C'est comme dans le mariage : d'abord sous le gui, puis sur le houx. »

 

 

Pour mémoire

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