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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’ONU accuse Damas de faire échouer les pourparlers de paix à Genève

Staffan de Mistura lors de sa conférence de presse, hier, à Genève. Fabrice Coffrini/AFP

L'émissaire de l'ONU sur la Syrie a accusé hier le gouvernement de Damas d'avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l'opposition, parlant d'« occasion en or manquée ».
« Je suis déçu (...), c'est une occasion en or manquée », a conclu le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, à l'issue du huitième cycle de négociations à Genève.
Le diplomate avait pourtant assuré à plusieurs reprises ces derniers mois qu'il voulait cette fois de « réelles négociations » entre les délégations du gouvernement et de l'opposition unifiée.
Si l'opposition s'est bien présentée unie pour la première fois à Genève, pour le reste, « nous n'avons pas eu de vraies négociations », a jugé M. de Mistura, pourtant habituellement optimiste. S'exprimant devant les médias, il a accusé la délégation gouvernementale de « ne pas avoir cherché vraiment à avoir un dialogue et à négocier ». En revanche, « je dois dire (...) que l'opposition l'a fait ».
Depuis le début du processus de Genève en 2016, la délégation gouvernementale syrienne a toujours refusé de parler directement aux représentants de l'opposition syrienne, n'acceptant de discuter qu'avec le médiateur.
« Avec le gouvernement, nous n'avons eu malheureusement qu'un seul sujet de discussion (...), le terrorisme. » En revanche, a-t-il poursuivi, l'opposition a abordé les quatre sujets de discussions fixés par l'ONU à l'ordre du jour de ces pourparlers : la gouvernance, la Constitution, les élections supervisées par les Nations unies et le terrorisme. Trois de ces « paniers » figurent dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en 2015, et le quatrième, sur le terrorisme, a été ajouté en 2017 sur l'insistance de Damas.
Lors de ce huitième cycle, les discussions se sont concentrées sur la rédaction d'une Constitution et l'organisation d'élections.
Le médiateur de l'ONU a par ailleurs accusé le gouvernement d'avoir introduit une précondition aux pourparlers en estimant que la délégation de l'opposition n'était pas assez représentative.

Round en janvier ?
Interrogé sur les prochaines étapes, le médiateur a déclaré qu'il envisageait de convoquer une nouvelle session de pourparlers à Genève en janvier, après en avoir discuté ce week-end avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et avec le Conseil de sécurité de l'ONU la semaine prochaine à New York.
Avant l'intervention de M. de Mistura devant les médias, le chef de la délégation gouvernementale syrienne, Bachar el-Jaafari, avait déclaré que le médiateur s'était « discrédité » en appelant le président russe Vladimir Poutine à faire pression sur Damas. Au cours d'une interview accordée mercredi soir à la télévision publique suisse RTS, le médiateur avait demandé à M. Poutine d' « avoir le courage » de convaincre le gouvernement syrien d'accepter de nouvelles élections pour « gagner la paix ».
Le gouvernement syrien est prêt à accepter des élections sous la supervision de l'ONU, mais refuse de discuter du sort du chef de l'État, Bachar el-Assad. Cette question reste la principale pomme de discorde entre les deux camps syriens.
Sur le terrain, 23 civils d'une même famille ont péri, mercredi avant l'aube, dans des raids aériens de la coalition internationale, dirigée par les États-Unis, sur un village syrien tenu par le groupe État islamique dans la province de Deir ez-Zor, a affirmé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les victimes, des cousins et des frères avec leurs enfants, se cachaient dans une maison après avoir fui les combats dans un village voisin. Un porte-parole de l'armée américaine, le colonel Ryan Dillon, a déclaré qu'une enquête sera ouverte sur ces pertes civiles présumées, tout en soulignant que la coalition frappait « uniquement des cibles militaires valides ».

Source : AFP

L'émissaire de l'ONU sur la Syrie a accusé hier le gouvernement de Damas d'avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l'opposition, parlant d'« occasion en or manquée ».« Je suis déçu (...), c'est une occasion en or manquée », a conclu le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, à l'issue du huitième cycle de négociations à Genève.Le diplomate...

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