Colombie : bilan positif de l'ONU sur le cessez-le-feu avec l'ELN

Le bilan du cessez-le-feu provisoire avec la guérilla de l'ELN en Colombie est positif, en dépit de plusieurs incidents, a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Les résultats de la trêve avec l'Armée de libération nationale (ELN), engagée dans des pourparlers de paix depuis février, "sont sans aucun doute positifs en ce qui concerne deux de ses objectifs fondamentaux : les combats ont cessé et les communautés les plus vulnérables bénéficient d'une diminution évidente de la violence", a-t-il souligné dans un courrier au Conseil de sécurité de l'ONU rendu public jeudi à Bogota.

L'ELN, une guérilla inspirée de la révolution cubaine et issue en 1964 d'une insurrection paysanne, a pour la première fois de son histoire signé un cessez-le-feu bilatéral avec le gouvernement colombien. L'ONU et l'Eglise catholique participent à la vérification du respect de cette trêve, en vigueur depuis le 1er octobre et jusqu'au 9 janvier prochain.

"Bien que plusieurs incidents impliquant la population civile aient été confirmés (...) la situation humanitaire s'est améliorée", a estimé M. Guterres.

L'ELN, qui compte environ 1.800 combattants d'après les autorités, a admis sa responsabilité et demandé pardon pour l'assassinat du gouverneur d'une réserve indigène du Choco (nord-ouest), un département pauvre du littoral Pacifique où ont eu lieu la majorité des incidents signalés. Elle a aussi reconnu avoir tué dix personnes, selon elle des dissidents de l'ex-rébellion des Farc, dans un affrontement confus qui a fait 13 morts fin novembre dans le sud-ouest de la Colombie.

M. Guterres souligne qu'il n'y a pas eu d'affrontements entre les forces de l'ordre colombiennes et l'ELN, qui "n'a pas non plus perpétré d'attaques contre les infrastructures, ce qui contraste avec la situation antérieure à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu". Le gouvernement du président Juan Manuel Santos a exprimé le souhait de prolonger la trêve, l'ELN déclarant pour sa part qu'elle devait consulter ses membres.

M. Santos, prix Nobel de la Paix 2016 et qui a signé l'an dernier un accord historique avec l'ex-guérilla des Farc depuis transformée en parti politique sous le même acronyme, tente d'obtenir un pacte similaire avec l'ELN, la dernière guérilla active en Colombie.

Le secrétaire général de l'ONU a toutefois averti que le climat politique "dominé par les prochaines élections parlementaires et présidentielle, en mars et mai 2018" pour le premier tour, génère de l'"incertitude" quant au processus de paix.