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Moyen Orient et Monde - Crise du Golfe

Ankara et Téhéran au secours de Doha

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (d.) et l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad ben Khalifa al-Thani, donnent une conférence de presse à Ankara, le 19 décembre 2014. AFP/Archives

Déjà réunis à de multiples reprises avec la Russie pour tenter de trouver une solution au conflit syrien, la Turquie et l'Iran coopèrent maintenant pour sortir le Qatar de son isolement diplomatique et économique. Téhéran, Ankara et Doha ont signé dimanche un protocole d'accord de renforcement des liens commerciaux et diplomatiques qui prévoit la création d'un « groupe de travail conjoint destiné à faciliter le transit des biens entre les trois pays » et à s'attaquer aux « obstacles à l'envoi de marchandises en provenance d'Iran et de Turquie vers le Qatar ». Cela constitue une aide visant à rompre l'isolement que connaît Doha depuis le blocus décidé par Riyad en juin dernier. Sous l'impulsion de Mohammad ben Salmane (MBS), le prince héritier du royaume wahhabite, l'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient mis le minuscule émirat au ban, dénonçant le soutien et financement du terrorisme par Doha ainsi que ses liens avec l'Iran. Des accusations que le Qatar dément totalement et qui ont eu, six mois après le début de la crise, pour principal effet de renforcer ses relations avec Téhéran et Ankara.

Le président turc s'était déjà rendu à Doha le 15 novembre dernier et avait assuré le Qatar du plein soutien d'Ankara dans la crise qu'il subit. « Erdogan a souligné le soutien continu de la Turquie à l'État du Qatar dans différents domaines, tout spécialement industriel et militaire », affirmait l'agence de presse Qatar News Agency (QNA). Une entente qui se matérialise par la présence d'une base militaire turque dans l'émirat permettant à Ankara de s'implanter plus solidement dans le Golfe. «La base turque au Qatar garantit la sécurité du Qatar et de l'ensemble de la région», avait indiqué Fikri Isik, ancien ministre turc de la Défense nationale à la chaîne de télévision turque NTV peu de temps après la crise avec Doha.

L'enlisement de l'Arabie saoudite dans la crise du Golfe se fait de plus en plus sentir, alors qu'aucune sortie de crise n'est pour l'instant perceptible. D'autant que le prince héritier, qui fait déjà face à une situation d'embourbement au Yémen, semble déterminé à faire plier ses deux voisins.

Alors que Paris tente déjà de jouer les médiateurs dans la crise qui oppose l'Arabie saoudite à l'Iran, Emmanuel Macron va se rendre au Qatar le 7 décembre prochain, a annoncé hier le porte-parole du gouvernement. Le président français poursuivra sa série de voyages officiels dans la Golfe après s'être rendu aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite début novembre. Le Qatar ayant des relations économiques particulièrement fortes avec la France, c'est l'occasion pour Paris d'aborder les sujets commerciaux mais aussi diplomatiques pour tenter d'apaiser la crise du Golfe et se présenter comme un interlocuteur ayant la capacité de parler à tout le monde au Moyen-Orient.

 

 

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