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Turquie : une universitaire gréviste de la faim maintenue en détention

Un tribunal turc a ordonné lundi le maintien en détention d'une universitaire en grève de la faim quasi-totale depuis mars pour protester contre son limogeage, allant contre la demande de remise en liberté conditionnelle du procureur.

Nuriye Gülmen, qui est jugée pour appartenance à une "organisation terroriste" et risque jusqu'à 20 ans de prison, restera donc en prison au moins jusqu'au 1er décembre, date à laquelle a été fixée la prochaine audience, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats.

Après avoir énoncé sa décision, le président du tribunal "a immédiatement quitté la salle d'audience, c'est impossible de comprendre pourquoi ils ont pris une telle décision", s'est indigné Me Omer Faruk Eminagaoglu. Cette décision était inattendue, car le procureur avait demandé la remise en liberté conditionnelle de Mme Gülmen, estimant qu'il n'y avait pas de risque de fuite, a indiqué Me Eminagaoglu.

En effet, l'universitaire est très affaiblie par la grève de la faim qu'elle mène depuis plus de huit mois pour protester contre son limogeage dans le cadre des purges lancées après le putsch manqué l'an dernier.

Elle est accusée, avec un enseignant également en grève de la faim, Semih Ozakça, d'appartenir à un groupuscule d'extrême gauche, le DHKP-C, classé organisation "terroriste" en Turquie ainsi que par l'Union européenne et les Etats-Unis. M. Ozakça avait été remis en liberté conditionnelle le mois dernier, une mesure assortie d'une assignation à résidence et d'une interdiction de sortie du territoire.

Les deux éducateurs, arrêtés en mai, sont devenus l'un des symboles des quelque 140.000 personnes, dont des enseignants, des magistrats et des militaires, limogées dans le cadre des purges lancées après le putsch avorté du 15 juillet 2016.

Après avoir appris leur limogeage par décret-loi, ils avaient tous deux entamé en mars une grève de la faim, refusant toute alimentation en dehors d'eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1.

Les proches de Mme Gülmen ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d'alarme sur son état de santé.

Un tribunal turc a ordonné lundi le maintien en détention d'une universitaire en grève de la faim quasi-totale depuis mars pour protester contre son limogeage, allant contre la demande de remise en liberté conditionnelle du procureur.
Nuriye Gülmen, qui est jugée pour appartenance à une "organisation terroriste" et risque jusqu'à 20 ans de prison, restera donc en prison au moins jusqu'au...