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Agenda - Cérémonie

La célébration de l’armistice ou le devoir de mémoire

L'ambassade de France a organisé ce samedi 11 novembre une cérémonie pour le 99e anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale. Une occasion pour L'Orient-Le Jour de revenir sur l'horreur que le Liban a vécue pendant ces quatre ans de guerre.
La célébration s'est déroulée en présence d'officiers libanais, de la Finul, d'élus de l'Assemblée des français de l'étranger (AFE) et d'anciens combattants, aux cimetières militaires français de Beyrouth (cimetières chrétien, musulman et indochinois), rue Jalloul.
L'ambassadeur de France, Bruno Foucher, a souligné que l'heure était à la mémoire des combattants morts pour la France.
M. Foucher a ainsi rendu hommage à la création en 1917 du Détachement français de Palestine et de Syrie, composé de 7 000 hommes, en majorité proche-orientaux. Il a déploré les millions de morts qui sont tombés afin de parvenir à cette paix européenne.
La journée commémorative s'est poursuivie dans les cimetières français de Beiteddine, Qab Élias, Rayak et Tripoli, M. Foucher soulignant qu'il est important de se déplacer à travers le Liban afin de ne jamais oublier toute l'horreur vécue par les Libanais pendant ces années mortuaires.

Le fil de la guerre
Nous sommes en décembre 1914 : les forces militaires de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie) mettent en place un blocus maritime le long des côtes libanaises afin d'empêcher que les ravitaillements, venant d'Égypte, ne se retrouvent entre les mains des Ottomans. La série d'évènements funestes ne fera que commencer. D'avril à juin 1915, une invasion de sauterelles dévaste les champs et sème la panique parmi la population du Mont-Liban. Mais c'est en 1915 que Jamal Pacha, alors chef militaire ottoman et membre du trio militaire des Trois Pachas, ordonna un blocus terrestre des denrées alimentaires et porta ainsi le coup de grâce à ces Libanais déjà affaiblis et affamés.
Cette Grande Famine toucha exclusivement le Mont-Liban, qui est encore aujourd'hui à majorité chrétienne. Selon les chiffres, on compte entre 120 000 et 200 000 morts, soit un tiers de la population à l'époque.

Un souvenir qui divise
Youssef Moawad, historien et professeur à l'Université américaine de Beyrouth, affirme que l'« on préférera omettre ce pan de l'histoire libanaise par honte pour les chrétiens ».
En effet « les gens avaient honte de raconter ce qui s'était passé. Ils ne voulaient pas admettre que certaines femmes vendaient leur corps aux officiers turcs pour nourrir leurs enfants », ajoute-t-il.
Cet événement peut aussi et surtout attiser les divisions au sein de la population libanaise. L'historien expliquera que certains Libanais seraient tentés de relever que les Turcs étaient musulmans.
Il est encore possible de trouver de rares photos de ce funeste épisode de l'histoire libanaise, prises par Ibrahim Naoum Kanaan, alors directeur principal des assistances gouvernementales au Mont-Liban. Sur les photos épouvantables, l'on peut voir des enfants, la peau sur les os, le ventre gonflé et d'autres corps, jonchant le sol, morts, inertes, ou à l'agonie.

L'ambassade de France a organisé ce samedi 11 novembre une cérémonie pour le 99e anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale. Une occasion pour L'Orient-Le Jour de revenir sur l'horreur que le Liban a vécue pendant ces quatre ans de guerre.La célébration s'est déroulée en présence d'officiers libanais, de la Finul, d'élus de l'Assemblée des français de...