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Agenda

Ta musique, Mila

Quand ceux qui te ressemblent s'en vont, ça fait encore plus mal... Parce que même devant la mort, nous ne sommes pas égaux : nous n'y arrivons pas avec le même bagage. Le tien, Mila, était chargé de plein de belles choses que tu partageais, et d'autres que tu avais encore à offrir. Car les gens comme toi, Mila, sont ceux qui tracent les routes, celles que nous autres devrions suivre aveuglément. J'ai croisé ton chemin un soir, et j'ai immédiatement eu envie de te proposer, toi parmi tant d'autres, de venir parler de la musique de ton pays, l'Espagne. Tu n'as pas hésité un instant et tu as franchi la porte des studios de Radio Liban 96.2 FM pour y présenter tes coups de cœur une fois par mois, prouvant une fois de plus l'élégance avec laquelle tu portes toutes tes casquettes. D'emblée, c'est cette lueur qui donne envie de continuer que j'ai par-dessus tout aimée dans tes yeux, et puis j'ai découvert la simplicité, l'authenticité, la modestie de l'intellectuelle que tu étais – et par-dessus tout, ce cœur sur la main qui gagnait toute personne qui t'approchait. De cette maladie sournoise qui t'a arrachée à nous, tu parlais, entre le fromage et le dessert, comme d'un petit inconvénient avec lequel il fallait composer – mais rien qui puisse t'empêcher de travailler comme la forcenée que tu étais. Ton équipe admirative en restait bouche bée, comme le reste des Libanais qui t'ont connue et qui n'en reviennent pas que tu sois partie si tôt alors que tu avais encore tant à donner.
Dans mes oreilles, tu as fait résonner toutes les subtilités, origines et nuances de cette musique que tu aimais tant... Et tu en parlais avec tant de poésie et d'inspiration communicative. Cette musique, je l'entendrai jusqu'au bout de mon chemin, Mila. Je la fredonnerai avec toi, comme cette fois où je t'ai fait chanter a cappella...
Au revoir, là-haut, Mila...

Nanette ZIADÉ

Quand ceux qui te ressemblent s'en vont, ça fait encore plus mal... Parce que même devant la mort, nous ne sommes pas égaux : nous n'y arrivons pas avec le même bagage. Le tien, Mila, était chargé de plein de belles choses que tu partageais, et d'autres que tu avais encore à offrir. Car les gens comme toi, Mila, sont ceux qui tracent les routes, celles que nous autres devrions...