Le Défenseur des droits, institution indépendante française, a demandé lundi la "suspension immédiate" des renvois de migrants vers l'Afghanistan ainsi que de ceux qui, gravement malades, ne "pourront accéder" aux soins nécessaires dans leur pays.
Jacques Toubon, qui fut notamment ministre de la Justice, et est chargé en tant que Défenseur des droits de "veiller au respect des droits et des libertés", selon la Constitution française, s'inquiète dans un communiqué que "l'intensification" des mesures expulsions "à l'égard des personnes les plus vulnérables ne cesse de s'accroître".
Le président Emmanuel Macron, qui a demandé une loi sur l'immigration pour début 2018, a promis un renforcement des expulsions d'étrangers en situation irrégulière, notamment ceux qui se sont rendus coupables d'un délit.
L'inquiétude du Défenseur des droits se porte plus particulièrement sur les migrants afghans, alors que l'Union européenne "encourage les Etats à accélérer le retour des Afghans vers leur pays d'origine" avec un accord passé en octobre 2016 pour faciliter le retour des déboutés de l'asile.
"Les renvois se multiplient" soit "directement vers l'Afghanistan" soit "via des pays européens" où ils ont laissé leurs empreintes, aux termes de la procédure Dublin, a ajouté le Défenseur.
S'inquiétant "des traitements inhumains ou dégradants que risquent de subir ces ressortissants en cas de renvoi dans leur pays d'origine", M. Toubon a demandé au gouvernement "la suspension immédiate de l'application de l'accord UE/Afghanistan" de 2016.
Début octobre, Amnesty International avait déjà demandé aux pays européens d'arrêter d'expulser les Afghans.
Entre 2015 et 2016, le nombre d'Afghans renvoyés dans leur pays par des Etats européens "a presque triplé, passant de 3.290 à 9.460", souligne Amnesty. La France aurait elle expulsé 640 Afghans l'an dernier, selon la branche française de l'organisation.
Par ailleurs "les étrangers malades sont eux aussi particulièrement visés", a estimé M. Toubon, pour qui "les éloignements des personnes porteuses du VIH vers la Côte d'Ivoire, l'Angola et la Guinée, inédits avant 2013" marquent "une régression particulièrement terrible et une atteinte au droit fondamental le plus essentiel, le droit à la vie".
Jacques Toubon, qui fut notamment ministre de la Justice, et est chargé en tant que Défenseur des droits de "veiller au respect des droits et...
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