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Moyen Orient et Monde - Irak

Bagdad cherche à rassurer le Kurdistan

« Nous n'allons pas utiliser notre armée pour combattre notre peuple », martèle Abadi.

Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a formellement démenti, hier, tout préparatif en vue d’une attaque contre le Kurdistan, après que les autorités de la région autonome eurent exprimé des craintes en ce sens. Ludovic Marin/Reuters

Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a démenti, hier, des préparatifs en vue d'une attaque contre des positions kurdes, information qui avait poussé les forces kurdes à couper préventivement des routes. La déclaration de M. Abadi s'inscrit dans la guerre des nerfs entre Bagdad et la région autonome du Kurdistan dans le nord de l'Irak, après le référendum d'indépendance du 25 septembre largement remporté par le « oui ».
Mercredi soir, les autorités kurdes avaient fait état de préparatifs des forces irakiennes, disant craindre un assaut contre des régions disputées (entre Bagdad et Erbil) dans les provinces de Kirkouk et de Mossoul. « Nous n'allons pas utiliser notre armée pour combattre notre peuple ou mener une guerre contre nos citoyens kurdes ou autres », a martelé hier le chef du gouvernement irakien. « Notre devoir est de maintenir l'unité du pays, d'appliquer la Constitution et de protéger les citoyens et les forces nationales », a-t-il ajouté, lors d'une réunion dans la province d'al-Anbar, où les forces fédérales cherchent à déloger à la frontière avec la Syrie le groupe jihadiste État islamique de sa dernière poche.
Plus tôt, un haut responsable militaire kurde à Erbil avait indiqué que « les deux routes principales reliant Erbil et Dohouk (au Kurdistan) à Mossoul ont été rouvertes à la population et la situation est redevenue normale », en référence à la deuxième ville du pays, reprise en juillet à l'EI par les forces irakiennes. Cette fermeture des routes, annoncée un peu plus tôt, « était motivée par la crainte d'une attaque potentielle des forces irakiennes sur les zones disputées », avait-il ajouté.

Un seul ennemi, Daech
Les préparatifs d'une attaque contre le Kurdistan ont été également démentis par le porte-parole du Commandement conjoint des opérations (JOC) – qui regroupe toutes les forces irakiennes sur le terrain – et celui de la coalition internationale, lors d'une conférence de presse commune, hier, au ministère irakien de la Défense. « Notre mission est claire : nous combattons un seul ennemi, Daech (acronyme arabe de l'EI). Tout ce qui intéresse les Irakiens (...), c'est de libérer notre pays », a ainsi fait valoir le général irakien Yehya Rassoul. « Nous n'oublions pas le rôle joué par les peshmergas » (les combattants kurdes) dans la lutte contre l'EI, a-t-il relevé. Le colonel américain Ryan S. Dillon, porte-parole de la coalition, a tenu un discours similaire. « Primo, nous n'en avons pas vu (des préparatifs d'assaut) et, secundo, notre mission est claire, c'est de défaire Daech », a-t-il déclaré, disant que les efforts se concentraient actuellement sur Rawa et al-Qaïm, des villes près de la frontière syrienne aux mains des jihadistes.
Les relations entre Bagdad et Erbil se sont dégradées après le référendum du 25 septembre. Dès la victoire du « oui », Bagdad avait riposté en faisant interrompre les liaisons aériennes entre le Kurdistan et l'étranger. Mercredi, un tribunal de Bagdad a ordonné l'arrestation des organisateurs de ce scrutin à la demande du gouvernement irakien, une décision qui ne pourra toutefois être appliquée que si ces responsables sortent du Kurdistan. Lundi, le Conseil de la sécurité nationale, présidé par M. Abadi, avait annoncé une série de mesures visant à frapper au portefeuille la région autonome, déjà minée par la plus grave crise financière de son histoire.

Source : AFP

Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a démenti, hier, des préparatifs en vue d'une attaque contre des positions kurdes, information qui avait poussé les forces kurdes à couper préventivement des routes. La déclaration de M. Abadi s'inscrit dans la guerre des nerfs entre Bagdad et la région autonome du Kurdistan dans le nord de l'Irak, après le référendum d'indépendance du 25...

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