Le chef de l'État, Michel Aoun, a affirmé hier que la rencontre à caractère économique prévue lundi prochain à Baabda a pour objectif de trouver une solution au conflit provoqué par la grille des salaires.
« Le dialogue auquel j'ai convié lundi, aux côtés du Premier ministre Saad Hariri, un certain nombre de ministres et de représentants des différents secteurs a pour but de résoudre la controverse suscitée par la loi relative à la grille des salaires, et par la loi sur les moyens de financement de cette grille », a déclaré M. Aoun devant ses visiteurs.
Pour le président, la solution recherchée devrait prendre en compte « les intérêts de tous les Libanais, sans que cela n'appauvrisse pour autant certains, ou contribue à l'enrichissement d'autres ». M. Aoun, qui accueillait le député du Kesrouan Farid Élias el-Khazen, qui se trouvait à la tête d'une délégation familiale, a exprimé l'espoir que cette réunion puisse permettre de discuter des dossiers en lice, « en toute responsabilité, afin de parvenir à un règlement juste et équitable pour l'ensemble des parties ».
Le chef de l'État a évoqué la situation générale dans le pays, notamment la situation financière et économique. Il a passé en revue les problèmes dont pâtit le Liban, soulignant qu'ils sont « le résultat de 27 années de mauvaise gestion et de crises successives qui ne peuvent être résolues en quelques mois ».
Selon lui, « le processus de réformes se poursuit indiscutablement ». Preuve en est, a enchaîné M. Aoun, « les changements constatés au sein des services de sécurité, des organismes de contrôle et de la justice ».
Dans le cadre des préparatifs de la rencontre de lundi, le chef de l'État a présidé une réunion de travail à laquelle a pris part notamment le ministre de l'Éducation Marwan Hamadé, ainsi que le directeur général Fadi Yarak, et plusieurs responsables du ministère. Cette réunion survient au lendemain du conflit provoqué en Conseil des ministres au sujet d'un don de la Banque mondiale d'une valeur de cent cinquante millions de dollars US au ministère de l'Éducation, approuvé il y a un mois et demi en Conseil des ministres. Le don attendrait toujours la signature du chef de l'État. Le décret a déjà été signé par les ministres compétents (l'Éducation et les Finances) ainsi que par le Premier ministre. Le don est affecté à la réhabilitation de l'équipe du ministère, la restauration d'écoles, la mise à jour des programmes scolaires, inchangés depuis 1997, ainsi qu'à l'éducation de déplacés syriens.
Chiffres à l'appui
Selon des informations obtenues il y a quelques jours par L'OLJ, le chef de l'État souhaiterait attribuer à Mme Khoury la compétence exclusive à gérer l'intégralité de la donation. « Je ne veux pas que ce don devienne un portefeuille électoral pour qui que ce soit », avait déclaré M. Hamadé, qui s'était retiré de la réunion, dénonçant un empiètement sur les compétences du Conseil des ministres par le biais « d'accords bilatéraux conclus entre conseillers aux présidences ».
Après sa rencontre avec le chef de l'État à Baabda, M. Hamadé a indiqué avoir évoqué avec son interlocuteur tous les aspects de la politique relative au secteur de l'Éducation dans ses deux volets, celui concernant les écoliers libanais et le volet relatif aux enfants syriens issus de la population des déplacés. « Pour ce qui est du premier volet, nous avons discuté avec le président des préparatifs en cours pour le lancement de l'année scolaire à venir en tenant compte d'une augmentation attendue du nombre des écoliers libanais. Un accroissement du nombre est également à prévoir parmi les enfants des réfugiés syriens, dont le chiffre devrait atteindre les 250 000 », a dit le ministre. Les échanges ont également porté sur les moyens à mettre en œuvre « pour faire face à cette hausse des effectifs, en préservant le niveau des aides internationales tout en tenant compte des besoins du Liban », a précisé M. Hamadé.
Évoquant par ailleurs avec le président la question de la grille des salaires, le ministre a précisé que la controverse autour de son financement par le biais de l'adoption de 29 nouvelles taxes et leur impact sur le secteur de l'éducation a été abordée, chiffres à l'appui. « Nous avons remis au président des documents comprenant des statistiques et des prévisions sur l'impact de la grille », a dit M. Hamadé.
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LA LIBRE EXPRESSION
13 h 15, le 12 août 2017