Le gouvernement français remanié était réuni, hier, sous la direction du président Emmanuel Macron. Ainsi, cinq nouveaux ministres ont participé à leur premier Conseil, dont trois femmes : Nicole Belloubet, membre du Conseil constitutionnel et ancienne élue socialiste, a succédé à François Bayrou au ministère de la Justice ; Florence Parly, une spécialiste des questions budgétaires de 54 ans, a pris la tête du ministère des Armées, occupé précédemment par Sylvie Goulard ; la diplomate Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA (École nationale d’administration), a remplacé aux Affaires européennes Marielle de Sarnez. Ce nouveau gouvernement compte 30 membres contre 23 dans l’équipe précédente, avec une parité stricte hommes/femmes et une majorité de membres venus de la société civile. Christophe Petit-Tesson/Pool/AFP
Le président français Emmanuel Macron a réuni, hier, son nouveau gouvernement remanié, qui s'est attaqué à un projet de loi antiterroriste décrié par les défenseurs des libertés publiques.
Le texte vise à faire entrer dans le droit commun certaines dispositions relevant jusqu'à présent de l'état d'urgence. Parmi les mesures prévues figurent la possibilité de fermer jusqu'à six mois des lieux de culte en lien avec des attentats ou en faisant la propagande, de procéder à des écoutes, ou encore d'assigner des individus dans un « périmètre géographique déterminé » et de perquisitionner de jour comme de nuit (sous le contrôle du juge cependant), deux mesures jusqu'ici indissociables de l'état d'urgence. Le projet de texte prévoit en outre la transposition dans la loi française de la directive européenne sur le dispositif Passenger Name Record (PNR), prévoyant l'échange de données sur les voyageurs aériens en Europe, à des fins de lutte antiterroriste. « Certains diront qu'il est trop restrictif, d'autres diront qu'il est trop libéral, je crois pour ma part que nous avons atteint le bon équilibre », s'est défendu le Premier ministre Édouard Philippe.
Ce projet est évoqué quelques jours après un nouvel attentat manqué sur l'avenue des Champs-Élysées, à Paris, par un islamiste radicalisé de 31 ans qui voulait vraisemblablement « faire de son véhicule un engin explosif », ont indiqué hier les autorités. Le « niveau de la menace en France est extrêmement élevé », a rappelé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Le projet de loi, censé « concilier efficacité avec le respect des libertés publiques essentielles », selon M. Collomb, doit prendre le relais du régime d'exception mis en place au soir des attentats meurtriers du 13 novembre 2015 à Paris. Un autre projet de loi vise par ailleurs à proroger l'état d'urgence, pour une sixième et dernière fois, jusqu'au 1er novembre.
Par ailleurs, à l'issue du Conseil des ministres, l'exécutif français a annoncé que les mesures de sécurité anti-attentat du plan Vigipirate seront adaptées dès aujourd'hui et jusqu'au 4 septembre, afin de tenir compte des déplacements des Français durant la période d'été. « Les axes d'efforts portent sur la protection accrue des zones touristiques, des moyens de transport et des lieux d'affluence », est-il indiqué dans le communiqué de compte-rendu du Conseil des ministres, sans plus de détails. Gares, aéroports, lieux de villégiature estivaux ou encore festivals et rassemblements touristiques devraient donc voir leurs effectifs de surveillance renforcés.
Ces développements interviennent avec en arrière-fond une série d'attaques meurtrières au Royaume-Uni et, mardi dernier, l'action menée dans une gare de Bruxelles par un sympathisant du groupe État islamique.
Source : AFP