Entre char d’assaut, débris et restes de missile, un enfant dans une rue de Mossoul. Ahmad al-Rubaye/AFP
Des combats intenses opposaient, hier, les forces irakiennes aux jihadistes du groupe État islamique retranchés dans la vieille ville de Mossoul. Le général Abdel Ghani al-Assadi, un commandant des forces du contre-terrorisme (CTS), a déclaré que la bataille se poursuivait comme prévu mais que les progrès étaient lents dans la vieille ville, où les ruelles étroites et densément peuplées rendent la progression très difficile. Selon lui, « la résistance (des jihadistes) est farouche parce que c'est leur dernière place forte. Ils n'ont plus rien à perdre ».
Le général a en outre souligné que des centaines d'habitants fuyaient les violences dans la vieille ville, précisant que quelque « 400 civils » l'avaient fait lundi avec l'aide des forces irakiennes. Environ 100 000 civils sont « retenus comme boucliers humains » dans la vieille ville de Mossoul, selon l'ONU. « Près de 50 000 enfants sont pris au piège (...) dans des conditions absolument terrifiantes », s'est alarmé l'Unicef, hier. « Beaucoup d'enfants fuyant la violence sont gravement traumatisés et ont besoin d'aide psychologique », a affirmé Peter Hawkins, le représentant de l'Unicef en Irak, exhortant toutes les parties impliquées dans le conflit à assurer un passage sécurisé pour les civils.
Huit mois après le début de l'offensive pour reprendre la deuxième ville d'Irak, les forces gouvernementales, qui reçoivent un soutien crucial de la coalition internationale conduite par les États-Unis, ont lancé dimanche l'assaut contre la vieille ville pour chasser les jihadistes de leur dernier grand fief urbain dans le pays. Hier, les forces de la police fédérale ont indiqué, dans un communiqué, qu'elles poursuivaient leur progression sur le front sud avec l'aide d'armes lourdes et qu'elles avaient encerclé un hôpital à la périphérie nord de la vieille ville. Les forces irakiennes sont confrontées à des tirs nourris au mortier et à des francs-tireurs, sans compter les nombreuses bombes artisanales posées par les jihadistes.
L'entrée dans la vieille ville de Mossoul marque un aboutissement dans la campagne lancée le 17 octobre dernier par les forces irakiennes. Après avoir reconquis fin janvier la partie orientale de Mossoul, elles ont lancé en février la bataille pour reprendre l'ouest, dont elles contrôlent actuellement 90 %, selon l'armée. Les forces irakiennes encerclent les jihadistes de trois côtés autour de la vieille ville, le dernier côté étant bloqué par le Tigre, le fleuve qui coupe Mossoul en deux.
Source : AFP