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Moyen Orient et Monde - Crise du Golfe

Le Qatar et ses adversaires campent sur leurs positions

Un char de l’armée turque quittant sa base à Doha. Qatar News Agency/Handout via Reuters

Le Qatar a lié toute négociation sur la crise du Golfe à une levée du « blocus » que lui imposent l'Arabie saoudite et ses alliés, lesquels restent intransigeants en menaçant de poursuivre pendant « des années » l'isolement du petit émirat gazier.
Alors que la crise est entrée hier dans sa troisième semaine, le ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammad ben Abderrahmane al-Thani, a présenté comme « un acte d'agression » les sanctions imposées à son pays par ses voisins. « Que cela soit très clair pour tout le monde : une négociation doit se faire de manière civilisée et devrait être lancée sur des bases solides et non sous la pression ou le blocus », a déclaré le ministre à des journalistes à Doha.
Les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et Bahreïn ont depuis deux semaines rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, comme ils ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le richissime émirat gazier et lui ont imposé de sévères restrictions aériennes. Le chef de la diplomatie qatarie a indiqué que Doha n'avait reçu jusqu'ici aucune demande spécifique de ses adversaires. « Pourquoi n'ont-ils pas encore soumis leurs demandes ? » s'est-il interrogé, avant d'ajouter : « Il n'y a pas de base solide à ces demandes, c'est pourquoi ils ne les ont pas encore soumises. »
La réponse est venue du ministre d'État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, qui, en visite à Paris, a prévenu que les sanctions contre le Qatar pourraient durer « des années ». « Nous ne voulons pas d'escalade, nous voulons isoler le Qatar. Nous misons sur le temps », a expliqué M. Gargash à plusieurs médias dont l'AFP.
Les voisins du Qatar exigent que Doha « change de politique » pour lever leurs sanctions, a ajouté le ministre, exprimant l'espoir que « des personnalités sages au Qatar, même au sein de la famille régnante », fassent pression sur l'émir, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, en ce sens.
Le ministre émirati a indiqué que l'Arabie saoudite, les Émirats, Bahreïn et l'Égypte soumettraient « dans les prochains jours » au Qatar une liste de leurs demandes, qui comprendraient l'expulsion de personnalités radicales, sans plus élaborer.
La crise du Golfe a été examinée lundi par les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne lors d'une réunion au Luxembourg, qui ont appelé les protagonistes à la « désescalade » et à un dialogue politique « sans conditions préalables ».

Base américaine
M. Gargash a d'autre part souligné que son pays et ses alliés avaient décidé ces mesures contre le Qatar après avoir constaté chez le président Donald Trump, lors du sommet de Riyad en mai, un engagement à « faire de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme une priorité », contrairement à l'administration précédente. Mais il a précisé que les pays du Golfe s'étaient engagés auprès des États-Unis à ce que « la base américaine d'al-Udeid continue à fonctionner normalement » et ne soit pas affectée par la crise.
Dans ce contexte tendu, le ministre qatari de la Défense a annoncé hier que des troupes turques se trouvaient au Qatar où elles participent à des exercices conjoints. La Turquie entretient des rapports privilégiés avec Doha et son Parlement a approuvé le 7 juin la mise en œuvre d'un accord datant de 2014 permettant le déploiement de troupes sur une base turque au Qatar.
Source : AFP

Le Qatar a lié toute négociation sur la crise du Golfe à une levée du « blocus » que lui imposent l'Arabie saoudite et ses alliés, lesquels restent intransigeants en menaçant de poursuivre pendant « des années » l'isolement du petit émirat gazier.Alors que la crise est entrée hier dans sa troisième semaine, le ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammad ben...

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