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Moyen Orient et Monde - Législatives françaises

Majorité très nette pour Macron, mais moins écrasante qu’attendu

L'abstention devrait s'élever à 56 %, taux record aggravé par rapport aux 51,3 % du premier tour.

Le président français Emmanuel Macron votant lors du second tour des législatives françaises hier. Christophe Archambault/AFP

Le président français Emmanuel Macron a obtenu hier une des plus larges majorités parlementaires de la Ve République à l'occasion du second tour des élections législatives. Une majorité néanmoins moins écrasante qu'annoncée par certains sondages.
Le scrutin est marqué par un nouveau record : celui de l'abstention pour des élections législatives, qui devraient dépasser les 56 %. Un record aggravé par rapport au premier tour (51,30 %) et qui place ce scrutin au niveau de scrutins traditionnellement moins mobilisateurs, comme les européennes, les régionales ou les cantonales.
Selon les estimations de plusieurs instituts, La République en Marche (LREM) et son allié du MoDem s'adjugent autour de 360 sièges, très largement au-delà de la majorité absolue de 289 sièges, mais nettement sous la barre des 400 que laissait augurer le premier tour. Le MoDem de François Bayrou s'adjugerait une quarantaine de ces sièges et devrait donc former un groupe indépendant.
« Il y a un an, personne n'aurait imaginé un tel renouvellement politique », s'est félicité le Premier ministre Édouard Philippe. Aucune réaction n'est en revanche venue de l'Élysée où Emmanuel Macron avait convié les membres du gouvernement pour la soirée électorale.
L'alliance entre Les Républicains (LR) et l'UDI obtiendrait entre 126 et 131 sièges, dont une centaine de LR, au-dessus de la fourchette espérée à droite après le premier tour. Le Parti socialiste et ses alliés (PRG inclus) obtiendraient entre 45 et 50 sièges, dont une trentaine pour le PS. Très loin des 284 sièges socialistes de l'Assemblée sortante, mais là aussi moins catastrophique que redouté pour un parti qui craignait même de ne pouvoir constituer un groupe parlementaire (15 personnes minimum). Une « déroute incontestable », a admis son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, avant d'annoncer son retrait de la direction du parti.
Non investi par le PS, mais non concurrencé par la LREM, Manuel Valls a annoncé dans une ambiance houleuse sa réélection de justesse dans l'Essonne avec 139 voix d'avance sur sa concurrente de la France insoumise, Farida Amrani. Cette dernière a elle aussi revendiqué la victoire et annoncé un recours.

De nombreux perdants
Au plan national, la France insoumise obtiendrait une quinzaine de sièges et le Parti communiste, onze, là aussi bien mieux que prévu. Jean-Luc Mélenchon, élu à Marseille, a annoncé hier un « groupe parlementaire » LFI, sans évoquer les communistes.
Le Front national obtiendrait huit sièges et sa présidente Marine Le Pen découvrira le Palais-Bourbon, de même que son compagnon Louis Aliot. Ils y rejoignent Gilbert Collard, réélu dans le Gard. S'il quadruple le nombre de ses députés, le FN échoue cependant à constituer un groupe parlementaire.
Sont en revanche battus : les anciens ministres Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri et Nathalie Kosciusko-Morizet. Même sort pour le chef de file des frondeurs PS Christian Paul ou le numéro 2 du FN Florian Philippot ou le bras droit de François Fillon, Jérôme Chartier.
Les grandes manœuvres se poursuivront cette semaine avec les bureaux nationaux de chaque parti.

Assemblée profondément renouvelée
Comme de tradition après un scrutin législatif, Édouard Philippe devrait remettre aujourd'hui ou demain la démission de son gouvernement et en former immédiatement un nouveau, qui ne devrait pas comporter de grands changements. Le Premier ministre prononcera vraisemblablement le 4 juillet sa déclaration de politique générale à l'Assemblée. Si son approbation ne fait aucun doute, le vote des groupes minoritaires sera scruté de près et pourrait ajouter à la majorité, déjà très nette, de nouvelles voix supplémentaires.
Pour cette XVe législature, l'Assemblée sera en tout état de cause profondément renouvelée. Seuls 222 députés sortants étaient qualifiés pour le deuxième tour et 224 autres sortants ne se représentaient pas, plus du double qu'en 2012. Les nouveaux parlementaires, dont très certainement un nombre record de femmes, commenceront à arriver demain au Palais-Bourbon.
Les groupes éliront leur président et le successeur au perchoir du socialiste Claude Bartolone sera élu le 27 juin. En attendant, l'imposant groupe macroniste sera réuni en séminaire le week-end prochain à la présidence de l'Assemblée nationale. À cette occasion doivent être attribués les postes-clés de la nouvelle Assemblée.
Le prochain rendez-vous électoral aura lieu le 24 septembre, avec le renouvellement de la moitié du Sénat, actuellement à droite.
Source : AFP

Le président français Emmanuel Macron a obtenu hier une des plus larges majorités parlementaires de la Ve République à l'occasion du second tour des élections législatives. Une majorité néanmoins moins écrasante qu'annoncée par certains sondages.Le scrutin est marqué par un nouveau record : celui de l'abstention pour des élections législatives, qui devraient dépasser les 56 %. Un...

commentaires (1)

Abstention record et très significative. Macron dispose donc du pouvoir absolu. Mais il va devoir compter avec les 73% qui n'ont pas voté pour lui!

Yves Prevost

04 h 39, le 19 juin 2017

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Commentaires (1)

  • Abstention record et très significative. Macron dispose donc du pouvoir absolu. Mais il va devoir compter avec les 73% qui n'ont pas voté pour lui!

    Yves Prevost

    04 h 39, le 19 juin 2017

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