Des manifestants contre la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat réunis jeudi devant la Maison-Blanche. Paul J. Richards/AFP
Plusieurs dizaines de villes et d'États américains ont immédiatement organisé la résistance après la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, promettant qu'au niveau local, l'Amérique continuera d'avancer vers une économie verte. De New York sur la côte Atlantique à la Californie, qui donne sur le Pacifique, maires et gouverneurs ont multiplié jeudi les alliances ou les appels pour faire barrage, de l'intérieur, au retrait-choc du président américain. Ce dernier a décidé de faire sortir les États-Unis de l'accord climat, texte signé fin 2015 par 195 pays, mettant en avant sa politique de l'« Amérique d'abord ».
Les gouverneurs démocrates des puissants États de New York et de Washington sur la côte ouest, et de la Californie, qui représentent un cinquième de la population américaine, ont ainsi décrété une « alliance pour le climat ». Ensemble, ils sont « déterminés à atteindre l'objectif américain de réduction de 26 à 28 % des émissions de gaz à effet de serre » par rapport à 2005, a promis le gouverneur de New York, Andrew Cuomo. L'alliance, assurent les trois États, devrait servir de « forum pour soutenir et renforcer les programmes existants contre le changement climatique » ou encore « mettre en œuvre de nouveaux programmes de réduction des émissions de carbone ».
Le maire de Pittsburgh
Face aux réserves de Donald Trump quant au changement climatique, les collectivités préparent déjà le terrain depuis quelque temps. Une trentaine d'États ont par exemple fixé des normes forçant les compagnies d'électricité à fortement accroître leur part d'énergies renouvelables dans la prochaine décennie. Et les initiatives dépassent les traditionnels bastions démocrates pour s'étendre jusque dans des États républicains, comme l'Ohio, le Texas ou l'Iowa.
Mais l'annonce officielle, jeudi, a brutalement matérialisé les craintes, faisant sortir de leurs gonds de nombreux responsables politiques. Le maire démocrate de la ville de Pittsburgh, érigée par Donald Trump en exemple de sa priorité donnée aux Américains, s'en est ainsi frontalement pris au milliardaire sur Twitter. « Les États-Unis rejoignent la Syrie, le Nicaragua et la Russie, en décidant de ne pas participer à l'accord mondial de Paris. C'est maintenant aux villes de prendre les rênes » de l'économie verte, a d'abord écrit Bill Peduto, qui a senti la nécessité de répliquer au président américain, qui a expliqué avoir été « élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris ».
Au-delà des déclarations d'intentions, les municipalités américaines entendent jouer un rôle de contre-pouvoir vis-à-vis du gouvernement central. L'organisation Mayors National Climate Action Agenda, qui regroupe 61 maires représentant quelque 36 millions d'Américains – fondée par ce même Eric Garcetti –, a aussi juré jeudi d'« adopter et de tenir les engagements envers les objectifs de l'accord de Paris ». Suffisant pour que la décision de Donald Trump soit indolore ? C'est ce qu'espère Barack Obama, grand artisan de l'accord de 2015. « Même en l'absence de leadership américain, je suis certain que nos États, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures », a espéré le 44e président américain.
Source : AFP