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Liban - Hommage

Un site web pour Kamel Mroué, « journaliste et père » parti trop tôt

Mai 1966, peu de temps avant son assassinat, Kamel Mroué pose avec ses enfants. Photo tirée du site kamelmrowa.com

Aujourd'hui, 16 mai, la famille du journaliste Kamel Mroué commémore la 51e année de sa disparition par le lancement d'un site web (www.kamelmrowa.com) qui retrace son parcours personnel et professionnel.
Né en 1915, Kamel Mroué a été assassiné le 16 mai 1966 à Beyrouth, alors qu'il était en train de relire les épreuves du journal à paraître le lendemain. Considéré comme le père du journalisme moderne au Liban, Mroué a lancé le quotidien al-Hayat en 1946, le quotidien anglophone Daily Star en 1952 et même un quotidien francophone, Beyrouth Matin, en 1959.

Connu pour ses positions hostiles à la politique de l'ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser, et à la dictature militaire alors à son apogée dans le monde arabe, Mroué a payé de sa vie le prix de la liberté de la presse. Après sa mort, c'est sa femme qui a repris la direction d'al-Hayat jusqu'en 1976, la parution ayant été suspendue à cause de la guerre civile.

Outre son engagement politique et ses talents de journaliste, Kamel Mroué est connu pour avoir inventé le clavier arabe simplifié dans le but de faciliter la tâche des imprimeurs libanais de l'époque. Il a également été le premier à distribuer son journal le matin à Beyrouth alors que les autres quotidiens libanais étaient distribués à midi.

Un homme parti de zéro
« À travers ce site web, nous voulons que les nouvelles générations voient qu'il y a eu des personnes qui ont travaillé pour le bien du pays, indique Malek Mroué, le plus jeune des cinq enfants de Kamel Mroué et journaliste comme son père. Mon père est un homme qui s'est construit tout seul et qui est parti de zéro. Le pays compte beaucoup de personnes qui, comme lui, ont apporté du positif au Liban et dont on ne parle plus aujourd'hui. Je pense que cet oubli est dû à la guerre. Depuis, les gens pensent que les héros sont les miliciens », lance-t-il.

« Le site donne des détails sur sa vie, son travail journalistique et son assassinat qui ressemble à ceux commis aujourd'hui, en termes d'organisation, souligne Malek Mroué, dénonçant une méthode d'assassinat politique bien orchestrée. De son vivant, il a été victime d'une campagne visant à le faire passer pour un traître dans les journaux qui étaient contre lui. Il y avait même des slogans écrits sur les murs contre lui. »

Pour faire renaître la mémoire de Kamel Mroué, sa famille a ressuscité en 2015 un prix qui porte son nom et qui avait été lancé au lendemain de sa mort avant d'être suspendu à cause de la guerre. Le prix Kamel Mroué récompense chaque année un étudiant en médias à l'Université américaine de Beyrouth pour son parcours et son projet de fin d'études sur le journalisme.

En 2016, une exposition dans le centre-ville de Beyrouth avait marqué les 50 ans du décès de Kamel Mroué et retracé l'ensemble de son parcours. La famille compte par ailleurs lancer un timbre à l'effigie de Kamel Mroué et a pour projet de rendre les archives d'al-Hayat accessibles en ligne, des premiers numéros parus en 1946 jusqu'aux éditions de 1976.

Aujourd'hui, 16 mai, la famille du journaliste Kamel Mroué commémore la 51e année de sa disparition par le lancement d'un site web (www.kamelmrowa.com) qui retrace son parcours personnel et professionnel.Né en 1915, Kamel Mroué a été assassiné le 16 mai 1966 à Beyrouth, alors qu'il était en train de relire les épreuves du journal à paraître le lendemain. Considéré comme le père du...

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