Pour moi, pour mes frères et ma sœur, pour ses proches et amis, et pour des dizaines d'associations religieuses ou caritatives, ma mère était une femme d'exception. Je ne compte plus les gens qui pleurent « cette grande dame », qui saluent son abnégation et voient en elle l'exemple même du don de soi.
Contre vents et marées, malgré les affres de la guerre, avec le soutien de mon père (« le ténor » de mon livre), elle a réussi à éduquer six enfants – dont deux paires de jumeaux – en les préservant de la violence ambiante. Mue par une foi inébranlable – elle a fait tous les pèlerinages, de Lisieux à Fatima, et de Lourdes à Medjugorje –, elle n'a jamais baissé les bras, gardant l'espoir et le sourire même quand la maladie la clouait au lit. Avide de culture, grande lectrice, elle nous a inculqué son amour de la langue française et sa passion pour les livres. Elle a même créé une école à la maison – qui réunissait une quinzaine d'élèves – quand notre collège a fermé ses portes à cause des bombardements...
On ne se remet jamais de la mort d'une mère : on a le sentiment d'avoir perdu le droit d'exister, puisque celle qui nous a octroyé la vie a elle-même disparu. Mais les mères ne s'éclipsent jamais tout à fait. Leur souvenir nous guide comme un fanal ; leur esprit nous inspire quand on n'espère plus. Relisons Victor Hugo : « Comme le temps passe ! Nous avons été bien heureux. C'est fini. Mes enfants, ne pleurez pas, je ne vais pas très loin. Je vous verrai de là. Vous n'aurez qu'à regarder quand il fera nuit, vous me verrez sourire. »
Aujourd'hui, maman n'est pas morte.
Agenda - Hommage
Noha Najjar, ou le don de soi
OLJ / Par Alexandre NAJJAR, le 16 mai 2017 à 00h00
Pour moi, pour mes frères et ma sœur, pour ses proches et amis, et pour des dizaines d'associations religieuses ou caritatives, ma mère était une femme d'exception. Je ne compte plus les gens qui pleurent « cette grande dame », qui saluent son abnégation et voient en elle l'exemple même du don de soi.Contre vents et marées, malgré les affres de la guerre, avec le soutien de mon père...
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