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Moyen Orient et Monde - Conflit

Accord Russie-Turquie-Iran sur la création de zones sécurisées en Syrie

Le fait que Téhéran soit cosignataire du document déclenche la colère de l'opposition.

Les participants aux pourparlers de paix sur la Syrie, hier à Astana. Stanislav Filippov/AFP

La Russie et l'Iran, alliés de Bachar el-Assad, et la Turquie, soutien des rebelles, ont adopté hier à Astana le dernier plan russe pour la Syrie visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions.
Les chefs des délégations des trois pays, parrains des pourparlers de paix qui se tenaient pendant deux jours au Kazakhstan, ont signé « un mémorandum sur la création de zones de désescalade en Syrie », a indiqué au terme des négociations le ministre kazakh des Affaires étrangères, Kaïrat Abdrakhmanov. Selon le texte de cet accord, cité par les agences russes, les pays garants doivent désormais définir les contours de ces zones. Leur validité sera de « six mois avec possibilité de prolongation », a déclaré l'envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev. « Nous sommes en train d'envisager l'éventualité qu'elle n'ait pas de limite de temps », a-t-il ajouté, estimant que cet accord « ouvre la voie à la préservation de l'unité de la Syrie ». « C'est un jour important », a salué l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, également présent.
L'accord n'est en revanche signé ni par les émissaires du régime ni par les rebelles présents à Astana. Damas a déclaré soutenir l'initiative par la voix du chef de sa délégation, Bachar el-Jaafari. Et avant la signature, les rebelles avaient eux loué une mesure de nature à « améliorer la situation humanitaire difficile des civils ». Mais le fait que l'Iran soit cosignataire du document a déclenché leur colère. Au moins trois membres de leur délégation ont lancé un cri pour protester contre la signature du document par l'Iran et ont quitté la salle. « Nous ne prenons pas part à cet accord, c'est un accord entre ces trois pays. Bien entendu, nous ne sommes pas d'accord du tout pour que l'Iran (...) soit un garant de cet accord », a dénoncé lors d'un point de presse Oussama Abou Zeid, le porte-parole de la délégation rebelle.
De leur côté, les États-Unis ont salué, mais avec une grande prudence, l'accord. La diplomatie américaine, qui n'est qu'observatrice dans le processus diplomatique sur le conflit syrien en cours à Astana s'est bornée dans un communiqué à « soutenir tout effort qui puisse véritablement réduire la violence en Syrie ».

« Pacification »
Le plan russe est apparu au grand jour mardi pendant une conversation téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump. Le lendemain, recevant son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Sotchi, le président russe avait déroulé son plan visant à « une plus grande pacification » de la Syrie et à « un renforcement du cessez-le-feu ».
Pour cela, il s'agit de créer des « zones sécurisées » ou zones dites « de désescalade », un terme flou qui pourrait s'approcher de l'idée d'une zone tampon sans toutefois impliquer de déploiement massif de soldats pour assurer le cessez-le-feu. D'après un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères, les « zones de désescalade » seront créées dans l'ensemble de la province d'Idleb, dans des zones délimitées au sein des provinces de Lattaquié, d'Alep, de Hama, de Homs et de Damas avec la Ghouta orientale, ainsi que dans des zones délimitées des régions de Deraa et Quneitra.
La première version de ce projet prévoyait la création de quatre zones uniquement. Selon cette version, « des zones de sécurité » seront constituées autour de ces « zones de désescalade » avec postes de contrôle et centres de surveillance tenus conjointement par l'armée syrienne et les rebelles. Des unités militaires d'« observateurs » de pays non précisés devraient aussi être déployées. Selon les agences russes, Moscou est prêt à envoyer des « observateurs ».
Les territoires concernés seront doublés de zones d'exclusion aérienne, « à condition qu'il n'y ait aucune activité militaire dans ces zones », selon M. Poutine.

« Nouveau concept »
Ce plan favorisera la mise en place « d'un dialogue politique entre les belligérants », avait expliqué mercredi Vladimir Poutine, affirmant que « ce processus politique doit mener en fin de compte à un rétablissement complet de l'intégrité territoriale du pays ». Selon le président russe, la lutte contre les « organisations terroristes » telles que le groupe État islamique et le Front Fateh al-Cham, ancienne branche d'el-Qaëda en Syrie, se poursuivra malgré l'éventuelle constitution de telles zones.
M. Erdogan a estimé hier que ce « nouveau concept » permettrait de résoudre le conflit syrien à « 50 % », conflit qui a fait plus de 320 000 morts et des millions de déplacés depuis mars 2011.
Source : AFP

La Russie et l'Iran, alliés de Bachar el-Assad, et la Turquie, soutien des rebelles, ont adopté hier à Astana le dernier plan russe pour la Syrie visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions.Les chefs des délégations des trois pays, parrains des pourparlers de paix qui se tenaient pendant deux jours au Kazakhstan, ont signé « un...

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