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Économie - Union européenne

Le ton se durcit entre Bruxelles et Londres sur la facture du Brexit

« Certains à Bruxelles ne veulent pas le succès des négociations, ne veulent pas que le Royaume-Uni réussisse », a déclaré Theresa May hier. Archives AFP

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, le Français Michel Barnier, a prévenu hier que le Brexit ne se ferait pas « rapidement et sans douleur », alors que Londres et Bruxelles se crispent autour de la facture du départ.
« Certains créent l'illusion que le Brexit n'aura pas d'impact matériel sur nos vies ou que les négociations pourraient être conclues rapidement et sans douleur », a regretté M. Barnier avant d'insister que l'objectif restait d'obtenir un accord pour une sortie organisée.

Le mandat présenté à Bruxelles regroupe « les questions qui, à ce stade, ont été reconnues comme strictement nécessaires à un retrait ordonné du Royaume-Uni », selon le document publié hier. Ces « recommandations » de la Commission devront encore être adoptées par les États membres, lors d'un Conseil des ministres le 22 mai. Les 27 seront alors juridiquement prêts à ouvrir les discussions avec Londres.

L'une des questions les plus contentieuses est celle du « règlement financier », la somme que l'UE exige du Royaume-Uni pour couvrir ses engagements. Ceux-ci sont relatifs au budget, au départ d'organismes comme la BCE ou la Banque européenne d'investissement, ou encore à la participation à des fonds européens comme celui en faveur des réfugiés en Turquie. Soit entre 40 et 60 milliards d'euros (43 et 65 milliards de dollars) selon des estimations côté européen, 100 milliards (109 milliards de dollars) selon le quotidien britannique Financial Times.
« Il ne s'agit pas d'une punition ni d'une taxe de sortie », a expliqué M. Barnier, qui a refusé de parler de « facture » ou de donner la moindre estimation. « Il n'a jamais été question de demander un chèque en blanc au Royaume-Uni, ce ne serait pas sérieux », a-t-il dit, avant d'ajouter : « Tout ce que nous demandons, c'est que les comptes soient apurés, par respect des engagements que le Royaume-Uni a pris » dans le cadre financier pluriannuel qui court pour la période 2014-2020, a-t-il précisé. Des sommes engagées qui pourraient causer des problèmes si des programmes devaient être « amputés ou suspendus ».
« Mais ne comptez pas sur moi pour vous donner des chiffres parce qu'ils évoluent sans cesse » en fonction des engagements que le Royaume-Uni peut encore prendre d'ici à la fin officielle de son adhésion, le 29 mars 2019 au plus tard, a martelé M. Barnier.

 

May accuse l'UE de vouloir influencer les élections
La crispation entre Londres et Bruxelles est encore montée d'un cran avec les déclarations, plus tard dans la journée, de la Première ministre britannique Theresa May, qui a accusé Bruxelles de vouloir influencer l'issue des législatives au Royaume-Uni. « Certains à Bruxelles ne veulent pas le succès des négociations, ne veulent pas que le Royaume-Uni réussisse », a-t-elle dit devant sa résidence du 10, Downing Street, après avoir menacé la veille de se montrer « sacrément coriace » dans les négociations.

« La commission européenne a durci sa position de négociations », a-t-elle encore dit, estimant que « tout cela était délibérément programmé pour influencer le résultat des élections » législatives du 8 juin, qu'elle a convoquées pour renforcer sa position en vue des négociations. Hier matin, le ministre britannique chargé du Brexit David Davis avait de son côté menacé de ne « rien payer » si aucun accord n'était trouvé.
Ces propos ponctuent une séquence difficile pour la chef de l'exécutif britannique après la parution dimanche d'un article dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung relatant un dîner de travail entre Mme May et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, la semaine dernière à Londres. Selon le journal allemand, M. Juncker aurait estimé que Mme May vivait dans « une autre galaxie » en raison de ses exigences de négociation.

Pour rappel, les dirigeants européens ont approuvé samedi une procédure en deux phases dans les négociations sur le Brexit. La première sera consacrée aux droits des citoyens, au budget et aux frontières et la seconde phase aux relations commerciales entre la Grande-Bretagne et l'UE.

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, le Français Michel Barnier, a prévenu hier que le Brexit ne se ferait pas « rapidement et sans douleur », alors que Londres et Bruxelles se crispent autour de la facture du départ.« Certains créent l'illusion que le Brexit n'aura pas d'impact matériel sur nos vies ou que les négociations pourraient être conclues rapidement et sans...

commentaires (1)

Barnier ou le benêt des Alpes... typiquement le profil , d' un fonctionnaire français de luxe , qui n'a jamais rien produit , maintenant , dérangé par le choc des réalités économiques européennes imprévues ....

M.V.

08 h 10, le 04 mai 2017

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Commentaires (1)

  • Barnier ou le benêt des Alpes... typiquement le profil , d' un fonctionnaire français de luxe , qui n'a jamais rien produit , maintenant , dérangé par le choc des réalités économiques européennes imprévues ....

    M.V.

    08 h 10, le 04 mai 2017

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