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Lifestyle - Mode

Histoires de cabas et de robes à fleurs

Balenciaga printemps/été 2017.

Dans sa seconde collection pour Balenciaga, le turbulent créateur géorgien Demna Gvazalia, par ailleurs directeur artistique du collectif Vêtements, revisite un certain fétichisme du grand couturier Cristobàl Balenciaga dont l'héritage technique et créatif demeure une référence absolue pour l'industrie de la mode.
S'inspirant de l'organza de soie gazar dont le maître espagnol drapait ses mannequins couture, Gvazalia a réalisé ses robes/printemps été 2017 dans une débauche de Spandex, un tissu élastique développé en 1958 et qui a majoritairement servi dans la confection de la lingerie et des maillots de bain. Séduit par le toucher extrêmement sensuel et le confort addictif de ce matériau, le nouveau créateur de Balenciaga a emprunté au maître quelques secrets de confection sur mesure qui liaient ce dernier à sa clientèle, comme cet intérêt obsessionnel pour un ajustement particulier, le souci de faire en sorte que le tissu caresse la peau, tout une panoplie de techniques confidentielles qui déguisent un pagne en jupe crayon, une veste à basques en ensemble tailleur, une cascade de pans en Spandex se détachant pour servir tantôt de haut indépendant et tantôt de robe à part entière. Une touche de fétichisme vintage se révèle dans des capes en latex ou des parkas brevetées en caoutchouc et cuir. Réminiscence de la Géorgie natale du créateur, l'imprimé floral qui déguisait la pauvreté des matériaux avant la chute du rideau de fer est omniprésent, illuminé par une palette presque fluorescente, joyeuse à souhait.

Copiés et copieurs
Au niveau des accessoires, comment passer à côté du buzz de ce printemps qui est la reproduction par Balenciaga en version luxe du sac de déménagement Ikea ? Le cabas Frakta en flex du fabricant suédois, vendu 80 centimes d'euro, fait resplendir sous la griffe Balenciaga son bleu radieux, même forme, mêmes sangles, même taille mais en peau d'agneau à 1 695 euros. Un clin d'œil pop non dénué d'humour de la part d'un créateur qui a déjà pratiqué ce genre de détournement pour la marque Vêtements avec un cabas Tati (« les plus bas prix! »). Ce parti pris rejoint l'esprit de la collaboration entre Louis Vuitton et l'artiste Jeff Koons qui se traduit par la reproduction d'œuvres classiques sur la célèbre toile monogrammée de la maison de luxe française. Paradoxalement, Louis Vuitton est une des marques les plus frappées par le fléau de la contrefaçon. Elle-même copiée, elle explore les mécanismes de la copie, se fait copieuse et se met en abyme dans un geste qui rejoint les paradoxes de l'art contemporain. Par ailleurs, Gvazalia exhume des archives de Balenciaga certains bijoux couture réalisés en leur temps par Robert Goossens et en propose cette fois des reproductions à l'identique. Il ne reste qu'à imaginer la main (unique, elle) du grand Cristobal épinglant telle broche à votre poitrine pour ressusciter la magie d'un temps où il fut l'arbitre absolu des élégances et qui ferma en 1968 sa maison de couture « plutôt que de passer du côté des confectionneurs ».

Dans sa seconde collection pour Balenciaga, le turbulent créateur géorgien Demna Gvazalia, par ailleurs directeur artistique du collectif Vêtements, revisite un certain fétichisme du grand couturier Cristobàl Balenciaga dont l'héritage technique et créatif demeure une référence absolue pour l'industrie de la mode.S'inspirant de l'organza de soie gazar dont le maître espagnol drapait ses...

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