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Moyen Orient et Monde - Conflit

Fin de la plus vaste opération d’évacuation en Syrie

L’émotion d’un homme, tout juste descendu d’un bus en provenance de Fouaa et Kfarya, à son arrivée dans un camp de réfugiés à Jibrine, dans les environs d’Alep. George Ourfalian/AFP

La première phase de la plus vaste opération d'évacuation de localités assiégées en Syrie s'est achevée hier. Selon l'agence officielle SANA, la sortie des habitants de Fouaa et Kfarya (province d'Idleb) et des habitants des localités rebelles – Zabadani, Serghaya, Jabal Charqi et Madaya –, dans la province de Damas, « a pris fin ». L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que tous les bus transportant les habitants évacués étaient parvenus à leur destination finale. Ceux venant des cités prorégime sont arrivés à Alep, sous contrôle de l'armée, et ceux évacués des localités rebelles sont arrivés dans la province d'Idleb, aux mains des insurgés et des jihadistes.
Après 48 heures d'interruption, l'opération a repris hier matin une fois réglée, selon les rebelles, la question de la libération par le régime de quelque 750 prisonniers pendant la première phase de l'opération. En fin d'après-midi, « 50 prisonniers, dont au moins 15 femmes, ont été libérés des geôles du régime et sont arrivés à bord de bus à Rachidine », une banlieue de la ville d'Alep sous contrôle rebelle, a indiqué l'OSDH. Le reste des prisonniers doivent être libérés par étapes au cours des prochaines 24 heures, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG.
La fin de l'évacuation croisée, depuis le 14 avril, de près de 11 000 personnes de localités rebelles et prorégime signe la première étape de l'accord conclu entre le régime Assad et la rébellion qui se font la guerre depuis plus de six ans. Ce processus est le dernier et le plus important d'une série d'évacuations de localités assiégées, surtout rebelles, dans le pays. Les insurgés, qui ont perdu de vastes régions face au régime soutenu militairement par la Russie et l'Iran, se sont vu contraints de signer des accords d'évacuation de nombreux de leurs bastions. L'opposition a qualifié « les transferts forcés de crimes contre l'humanité », tandis que l'ONU a dénoncé des « déplacements forcés ».

Seconde étape en juin
La seconde étape, elle, doit débuter en juin et portera sur la sortie de 8 000 habitants de Fouaa et Kfarya, et de milliers d'autres de localités rebelles dans la province de Damas. Mohammad Abou Zeid, porte-parole du groupe rebelle d'Ahrar al-Cham, a affirmé à l'AFP que les combattants du Hezbollah, venus prêter main forte aux habitants chiites de Fouaa et Kfarya, seraient évacués durant la seconde phase.
Cette évacuation a été ensanglantée le 15 avril par un attentat qui a fait, selon un nouveau bilan de l'OSDH, 150 morts, dont 109 habitants évacués de Fouaa et Kfarya, parmi lesquels 72 enfants. L'augmentation du nombre de décès est due au fait que beaucoup de blessés se trouvaient dans un état critique. L'attentat suicide n'a pas été revendiqué. Mais dans une interview diffusée par l'agence russe RIA Novosti, M. Assad a accusé le Front Fateh al-Cham, ancienne branche syrienne d'el-Qaëda, d'être responsable de l'attaque. « C'est le Front al-Nosra (ancien nom de Fateh al-Cham). Ils ne se cachent pas et je pense que tout le monde est d'accord pour dire que c'est al-Nosra », a-t-il dit.
Selon l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, les auteurs de l'attentat étaient déguisés en humanitaires. « Quelqu'un prétendant distribuer de l'aide et attirant les enfants a provoqué cette horrible explosion. » Selon des témoins de l'attentat, un véhicule qui distribuait des sachets de chips aux enfants a explosé à proximité des autocars transportant les personnes évacuées. Par crainte d'un nouvel attentat, les opérations se sont déroulées sous haute surveillance. Pour Jan Egeland, qui dirige à l'ONU le groupe de travail sur l'aide humanitaire en Syrie, « il va y avoir beaucoup d'évacuations, ce sont des accords complexes auxquels l'ONU n'a pas été conviée ». Ces accords « découlent d'une logique militaire, pas d'une logique humanitaire ».
Source : AFP

La première phase de la plus vaste opération d'évacuation de localités assiégées en Syrie s'est achevée hier. Selon l'agence officielle SANA, la sortie des habitants de Fouaa et Kfarya (province d'Idleb) et des habitants des localités rebelles – Zabadani, Serghaya, Jabal Charqi et Madaya –, dans la province de Damas, « a pris fin ». L'Observatoire syrien des droits de l'homme...

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