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Huit Pakistanais inculpés pour le meurtre d'un étudiant libéral

Huit Pakistanais ont été inculpés samedi pour meurtre et terrorisme après le lynchage trois jours auparavant d'un étudiant connu pour ses opinions libérales dans une université du nord-ouest du Pakistan, a-t-on appris auprès du parquet.

Mashal Khan, étudiant en journalisme, avait été battu à mort jeudi par des centaines d'autres étudiants, selon des témoins et la police qui a procédé à douze arrestations et recherche d'autres suspects.
L'étudiant avait été dénudé, frappé, blessé par balle et poussé du deuxième étage de sa résidence de l'université Abdul Wali Khan dans la ville conservatrice de Mardan.

"Huit étudiants ont été présentés devant un tribunal antiterroriste de Mardan pour meurtre et atteinte à l'autorité de l'Etat", a déclaré à l'AFP le procureur Rafiullah Khan. Quatre autres étudiants ont été arrêtés samedi, a-t-il précisé.

Selon le ministre régional de l'Information de la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), Mushtaq Ghani, le gouvernement a également demandé à la Haute cour de Peshawar d'ouvrir une enquête judiciaire.

Le jour de sa mort, Mashal Khan avait été impliqué dans un débat houleux durant un cours, alors que des étudiants s'étaient auparavant plaint de ses idées libérales et laïques auprès de responsables de l'Université.

Ce meurtre intervient après que les autorités pakistanaises ont donné de la voix ces dernières semaines contre le blasphème. Cette question est très sensible au Pakistan, pays conservateur où critiquer l'islam est passible de la peine de mort.
La Commission indépendante des droits de l'homme du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan, HRCP) a réclamé que toutes les personnes impliquées dans le meurtre soient jugées, dénonçant "l'échec abject de l'Etat à protéger le droit de Mashal Khan à la vie".
"Si tous ceux qui ont joué un rôle quelconque dans le meurtre brutal de Mashal ne sont pas présentés à la justice, une telle barbarie ne peut que s'étendre", a prévenu la Commission.

Vendredi à l'enterrement de son fils, le père de Mashal Khan a espéré que ce meurtre "permettrait aux gens de réaliser que tuer un innocent est un péché".

Au moins 65 personnes ont été assassinées par des milices les accusant de blasphème depuis 1990.
Le mois dernier, le Premier ministre Nawaz Sharif a ordonné le retrait de tous les contenus blasphématoires des réseaux sociaux.

La loi anti-blasphème est critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, soulignant qu'elle est souvent détournée pour régler des différends personnels. Les libéraux accusent également les conservateurs de crier au blasphème pour faire taire leurs détracteurs.

Huit Pakistanais ont été inculpés samedi pour meurtre et terrorisme après le lynchage trois jours auparavant d'un étudiant connu pour ses opinions libérales dans une université du nord-ouest du Pakistan, a-t-on appris auprès du parquet.
Mashal Khan, étudiant en journalisme, avait été battu à mort jeudi par des centaines d'autres étudiants, selon des témoins et la police qui a...