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Moyen Orient et Monde - Crise

Premières dissensions au sein du pouvoir après un « coup d’État » au Venezuela

Des activistes de l’opposition manifestant, hier, à Caracas. AFP

Pour la première fois, un haut responsable du gouvernement chaviste a dénoncé la « rupture de l'ordre constitutionnel » au Venezuela, marquant une brèche dans l'unité du camp du président socialiste Nicolas Maduro, qui concentre désormais tous les pouvoirs.
Les critiques pleuvent depuis jeudi sur le Venezuela, où la Cour suprême, proche du gouvernement, s'est arrogé le pouvoir d'édiction des lois du Parlement, bastion de l'opposition. Cette mesure traduit une nouvelle escalade dans la crise politique qui agite ce pays pétrolier depuis la large victoire des antichavistes (du nom de l'ancien président Hugo Chavez, 1999-2013) aux législatives de fin 2015.
Hier, Luisa Ortega, chef du parquet au niveau national et considérée comme affiliée au président Nicolas Maduro, est sortie du rang. « Dans ces décisions (de la Cour suprême), on peut constater des violations de l'ordre constitutionnel et une méconnaissance du modèle d'État consacré par notre Constitution (...), ce qui constitue une rupture de l'ordre constitutionnel », a-t-elle déclaré publiquement. « Il est de mon devoir de manifester face au pays ma grande inquiétude », a-t-elle ajouté au cours de la présentation de son rapport d'activité de 2016, transmise en direct par la télévision d'État, en brandissant la Constitution. Ces déclarations ont été ponctuées par des applaudissements dans la salle et ont visiblement surpris les journalistes de la chaîne, qui suit la ligne du pouvoir. « Cela représente une fissure, voire une cassure de la structure interne du pouvoir chaviste », a commenté le politologue Luis Salamanca. Le gouvernement, sous le feu des critiques internationales, a rejeté les accusations de « coup d'État » qui se multiplient et préféré parler de « correctifs légaux ». La décision de la plus haute juridiction vise, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, à « mettre un terme à l'attitude putschiste des parlementaires de l'opposition ». Le ministère a qualifié la série de condamnations venues de l'étranger de « torrent des gouvernements de la droite intolérante et pro-impérialiste (...) dirigée par le département d'État et les centres de pouvoir américains ».
Les États-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et une dizaine de pays latino-américains ont rejeté jeudi « la rupture de l'ordre constitutionnel » au Venezuela. La Colombie, le Pérou et le Chili ont rappelé leurs ambassadeurs à Caracas, tandis que des réunions d'urgence ont été convoquées par les instances régionales du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) et de l'Organisation des États américains (OEA). L'opposition a appelé à manifester aujourd'hui dans les rues de la capitale, tandis que le président Maduro restait pour l'heure silencieux.

(Source : AFP)

Pour la première fois, un haut responsable du gouvernement chaviste a dénoncé la « rupture de l'ordre constitutionnel » au Venezuela, marquant une brèche dans l'unité du camp du président socialiste Nicolas Maduro, qui concentre désormais tous les pouvoirs.Les critiques pleuvent depuis jeudi sur le Venezuela, où la Cour suprême, proche du gouvernement, s'est arrogé le pouvoir...

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