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Lifestyle - Mode

Gemmes en tandem

La collection « Starbust » et le bracelet de la collection « Spray » de David Yurman. Photos DR

Il est sculpteur, elle est peintre. David Yurman et Sybil Kleinrock, augmentés de leur fils Evan, sont depuis les années 80 l'un des couples les plus influents des États-Unis. Sous la griffe David Yurman, la combinaison de leurs talents a révolutionné la joaillerie contemporaine. Toute une histoire marquée par le compagnonnage, la mouvance beatnik, la culture artistique, le savoir-faire artisanal et surtout beaucoup d'amour.
C'est d'abord l'histoire d'un gamin de New York, dans les années 60, qui n'adore pas l'école mais qui est en revanche follement attiré par cette nouvelle culture qui bouillonne autour de lui, une culture bohème et libertaire, éclose en réaction aux rigueurs arbitraires du maccarthysme et qui érige l'art en quasi-religion. David Yurman rejoint donc la fraternité des beatnicks et sillonne l'Amérique en prêtant ses services d'apprenti auprès de sculpteurs forgerons tels que Jacques Lipschitz et Theodore Rozak. Il affine ses techniques et crée de petites sculptures décalées d'anges en bronze. En 1969, il vend déjà ses créations dans des galeries tout en dirigeant l'atelier du sculpteur Hans de Bovencamp où débarque un jour une jeune artiste en quête de boulot.

Sybil, la rencontre
C'est un peu le coup de foudre. David voit déjà en Sybil la femme de sa vie. Ils sont tous deux nés à New York. Ils ont des visions complémentaires. Ils passent des heures ensemble, dans un petit studio à Tribeca, à créer, échanger des idées et évaluer leurs travaux respectifs. David réalise pour Sybil un curieux collier qui semble soudé d'une pièce, mais qui est en fait entièrement articulé. Ses maillons évoquent une ronde de damnés sortie des pages de l'Enfer de Dante. Un soir, à un vernissage, un collectionneur remarque le collier au cou de Sybil et demande s'il est à vendre. David aussitôt répond non, mais Sybil a déjà donné son accord et a remis l'objet au galeriste, il lui en fera un autre après tout. Le soir-même, le collier est vendu en quatre exemplaires.

De la torsade Renaissance au câble industriel
Le bijou, tel qu'il le conçoit lui-même, avec ce regard de sculpteur et d'artisan qui se plaît à toréer avec la matière, prend dès lors davantage de place dans l'art de Yurman. Avec Sybil, qui est devenue sa femme, il crée sa propre marque en 1980. Depuis 1971, le couple accumule les prix de design et de savoir-faire, au fil des foires et des expositions, et c'est loin d'être fini. Au Metropolitan Museum of Art de New York, il est captivé par les bijoux en or torsadé de la Renaissance italienne dont il retrouve l'inspiration dans la Grèce antique aussi bien que chez les Celtes. Le XXe siècle n'a pas encore apporté sa contribution à cette généalogie. David Yurman va se charger de remplir ce vide, renforçant l'or avec de l'argent, colorant l'acier, récupérant des câbles industriels. Les bouts de ses bracelets et colliers sont sertis de pierres de couleurs. Des milliers de déclinaisons s'inventent au fil des collections. Lancé en 1983, le bracelet Renaissance, avec ses formes classiques et ses inventions technologiques, devient la pièce emblématique de l'enseigne. D'autres icônes suivront : Albion, Solari, Stax, Spray, autant de collections simples et innovantes dont la plus émouvante est peut-être Starburst, imaginée à Paris, une nuit où les feux d'artifice inondaient la tour Eiffel et le jardin des Tuileries.
Les bijoux David Yurman sont exposés à Aïshti by the Sea, Antélias.

Il est sculpteur, elle est peintre. David Yurman et Sybil Kleinrock, augmentés de leur fils Evan, sont depuis les années 80 l'un des couples les plus influents des États-Unis. Sous la griffe David Yurman, la combinaison de leurs talents a révolutionné la joaillerie contemporaine. Toute une histoire marquée par le compagnonnage, la mouvance beatnik, la culture artistique, le savoir-faire...

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