Cher Richard
Il est commun de dire que la vie ne fait pas de cadeaux. Tu es la personnification et la preuve ultime que cet adage n'est pas vrai ; car tu étais un cadeau pour tous ceux qui t'ont connu. Rarement dans ma vie ai-je eu l'occasion de rencontrer des êtres aussi purs, aussi intègres et aussi droits que toi. Je me permets dans cette missive de te tutoyer pour la première fois ; car de ton vivant je n'ai jamais oser le faire. Tu es un être qui force le respect et l'admiration, et comme à tous les grands hommes, je ne peux dire que « vous ».
Tu es un être de lumière, qui tutoyait les étoiles depuis cette basse terre. Un être dont le courage n'a d'égal que cette force tranquille qui te caractérisait tant. Jacques Anquetil et Louison Bobet, tes idoles de jeunesse, t'ont devancé au paradis, mais tu t'es sacrément détaché du peloton, battant même Poulidor et Merckx dans la dernière ligne droite, celle qui t'a mené au royaume des songes; qui l'eût cru ?
Dans ce long voyage que tu as entrepris, il est important que tu saches à quel point tu étais aimé. Que ce soit l'attention sans failles que tu donnais à tes patients, l'oreille attentive et affûtée que tu prêtais à tes nombreux amis, et le cœur débordant qui battait a mille temps (comme l'aurait dit ton alter ego spirituel Jacques Brel) pour ta famille et tes proches. Tu étais aimé de tous. Tu faisais l'unanimité entre nous, et nous te chérissions au plus profond de nous-mêmes, telle une douce brise qui viendrait panser toute douleur et éliminer toute peine. Ta simple présence, même silencieuse, était un signe de confort et de réconfort pour nous tous. Et, à l'avenir, lorsque des nuages viendront ternir notre horizon, nous repenserons à ton sourire, nous regardant de là-haut avec la bienveillance qui te caractérisait tant, et nous pourrons y voir une lueur d'espoir ; un peu de pureté et de sérénité dans ce monde qui nous emporte trop souvent dans son étourdissant bal. Nous nous perdons souvent dans cette vie, oubliant en fin de compte ce qui est fondamentalement important. Loin des artifices, loin des banalités, loin de la foule qui gronde ; seuls comptent la famille, l'amour et le sentiment de plénitude que l'on retrouve dans le confort de ceux qu'on aime. Tu as été, à toi tout seul, une célébration de ce qu'est la vie ; appréciant et partageant les plaisirs les plus simples : une mélodie qui résonne sur ton transistor à 2h du matin que tu écoutes immobile le regard perdu dans les étoiles et dans l'immensité de la nuit, un verre de whisky pour fêter le bonheur du quotidien, un déjeuner ou une promenade dans la nature de ce Liban si cher à ton cœur. Elle se trouve là, la vie. Dans l'humilité de ton regard, dans la sagesse de tes paroles et dans le confort de tes silences.
Brel disait : « L'âge d'or, c'est quand on meurt. Qu'on se couche sous son ventre. Qu'on se cache sous son ventre. Les mains protégeant le cœur. Qu'on a les yeux enfin ouverts. Mais qu'on ne se regarde plus. Qu'on regarde la lumière. » L'âge d'or est maintenant venu, celui que tu garderas à jamais. Tu peux enfin te reposer, et poser ta tête sur les épaules du Seigneur ; toute ta vie tu n'as pas soigné que des corps, mais tu as soigné bien plus d'âmes malades et malheureuses, leur redonnant chemin faisant ta joie de vivre qui était si contagieuse.
Repose en paix Richard, et continue de veiller sur nous de là où tu es. De là où je suis, je continuerai à veiller sur les tiens comme je te l'ai promis, et nous continuerons tous à te célébrer éternellement. Vous avez sublimé votre vie Dr Naufal, jusque dans l'âge d'or.
Bachar G. MAHMASSANI
Agenda
Hommage à Richard Naufal
OLJ / Par Bachar G. MAHMASSANI, le 15 mars 2017 à 00h00
Cher RichardIl est commun de dire que la vie ne fait pas de cadeaux. Tu es la personnification et la preuve ultime que cet adage n'est pas vrai ; car tu étais un cadeau pour tous ceux qui t'ont connu. Rarement dans ma vie ai-je eu l'occasion de rencontrer des êtres aussi purs, aussi intègres et aussi droits que toi. Je me permets dans cette missive de te tutoyer pour la première fois ; car de ton vivant je n'ai jamais oser le faire. Tu es un être qui force le respect et l'admiration, et comme à tous les grands hommes, je ne peux dire que « vous ».Tu es un être de lumière, qui tutoyait les étoiles depuis cette basse terre. Un être dont le courage n'a d'égal que cette force tranquille qui te caractérisait tant. Jacques Anquetil et Louison Bobet, tes idoles de jeunesse, t'ont devancé au paradis, mais tu t'es sacrément...
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