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A Alep, on fuit désormais la pauvreté, déplore un évêque chrétien

L'évêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, a souligné lundi que les chrétiens et les musulmans de la ville fuyaient désormais la pauvreté, après l'arrêt des bombardements.

"C'est un vrai drame, les gens ne supportent plus, ils sont fatigués", a raconté l'évêque lors d'une conférence de presse à Rome, en soulignant notamment les graves pénuries d'eau et d'électricité dans sa ville. "Il n'y a plus de bombes et de groupes armés, mais un immense problème humanitaire. Reste une population pauvre et âgée, car beaucoup de jeunes sont partis", a souligné Mgr Audo, également président de l'organisation d'aide humanitaire Caritas pour la Syrie.
Vendredi dernier, le pape François avait annoncé l'envoi de 100.000 euros pour les pauvres d'Alep.

Les personnes aisées et éduquées sont parties les premières, désormais d'autres les suivent "pour ne pas être envoyées dans l'armée ou parce qu'il n'y a pas de travail", a ajouté Mgr Audo. Et sur les quelque 160.000 chrétiens d'Alep, il n'en reste que 30.000, "une déchirure dans la structure sociale", décrit le prélat, précisant que la moitié des 1,5 million de chrétiens de Syrie ont quitté le pays. "Dans quelques années, je serai le seul chrétien à Alep!", a ajouté Mgr Antoine Audo, dont toute la famille s'est expatriée.

"Les sociétés sécularisées de l'Occident parlent très peu des chrétiens de Syrie", déplore-t-il. "Il faut tout faire pour leur donner un avenir. Si on ne respecte pas cette riche histoire, les mêmes choses vont recommencer un jour en Occident", prévient-il.
L'évêque constate que "les chrétiens, majoritairement orthodoxes, voient dans l'intervention de la Russie une délivrance", comme ces soeurs qui ont accroché aux murs un portrait de Vladimir Poutine.

Mais pour Mgr Audo, "on ne doit pas obliger les Syriens à avoir une solution qui vient de l'extérieur", qui serait perçue comme "une humiliation". "On doit aider la Syrie sur le chemin de la réconciliation", a-t-il ajouté, en fondant beaucoup d'espoirs sur le troisième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie qui s'est ouvert mardi à Astana, au Kazakhstan.

"Généralement vu de l'Occident, le changement de président en Syrie résoudra tous les problèmes. Mais c'est beaucoup plus complexe, avec une lutte entre chiites et sunnites, ainsi qu'une structure tribale très importante. Des fanatiques essaient, en outre, de chasser la minorité chrétienne", a-t-il expliqué.

L'évêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, a souligné lundi que les chrétiens et les musulmans de la ville fuyaient désormais la pauvreté, après l'arrêt des bombardements."C'est un vrai drame, les gens ne supportent plus, ils sont fatigués", a raconté l'évêque lors d'une conférence de presse à Rome, en soulignant notamment les graves pénuries d'eau et d'électricité dans sa...