L'UE détaille comment elle aiderait la Syrie post-conflit à se relever

L'UE, principal donateur dans la réponse internationale à la crise syrienne, a détaillé mardi l'aide concrète qu'elle pourrait apporter en cas d'accord de paix, du déminage à l'organisation d'élections, en espérant que ces "dividendes de la paix" encouragent les pourparlers.

"Trop souvent, la communauté internationale n'a pas préparé les situations d'après-conflit. Trop souvent, il y a eu un accord (de paix) sans que l'assistance internationale ne soit prête", a fait valoir la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, lors d'une conférence de presse à Strasbourg.

"Mais cette fois, nous voulons être prêts", a-t-elle ajouté, expliquant que la conférence internationale sur la Syrie qui réunira 70 délégations à Bruxelles le 5 avril examinera "comment la communauté internationale peut soutenir l'avenir du pays, en termes de réconciliation et de stabilisation".

Dans la "Stratégie de l'UE pour la Syrie", publiée mardi par la Commission européenne, Mme Mogherini présente toute une série de domaines dans lesquels l'Union européenne pourrait agir une fois que la transition politique sera "véritablement" engagée.

Elle évoque une levée des sanctions pour aider la Syrie à se relever, une aide pour organiser des élections ainsi que dans le domaine de la sécurité (déminage, envoi d'observateurs de cessez-le-feu, démobilisation des soldats, traitement d'agents chimiques utilisés dans le conflit), mais aussi une assistance financière et technique pour "restaurer rapidement des services de base à un niveau local (éducation, santé, eau, électricité, collecte et gestion des déchets)".

Les Européens veulent "utiliser cela (...) comme un dividende de la paix qui pourrait encourager les parties en Syrie à faire les compromis nécessaires et entamer une transition politique", a expliqué Mme Mogherini devant le Parlement européen à Strasbourg.

L'Union, confrontée à une grave crise migratoire, y voit aussi un intérêt. "L'UE est également volontaire pour jouer un rôle dans la préparation et le soutien à des retours en sécurité, volontaires et dignes de réfugiés et de déplacés internes chez eux", selon le texte.

La conférence du 5 avril à Bruxelles fera aussi le point sur les négociations en cours sous l'égide de l'Onu, qui a convié le gouvernement syrien et l'opposition à Genève le 23 mars pour un nouveau round, et sur les 10 milliards d'aide promis par la communauté internationale à Londres en février 2016.

Depuis le début du conflit qui a fait plus de 310.000 morts en six ans, l'UE et ses Etats membres ont "mobilisé", selon Mme Mogherini, 9,4 milliards d'euros d'aide, dont 900 millions d'aide humanitaire à l'intérieur de la Syrie.