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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les pourparlers de Genève s’achèvent sans « miracle », mais avec un « agenda clair » en 4 points

Un round plus « positif » que les précédents, estime l'opposition.

Bachar Jaafari (à gauche), chef de la délégation du régime syrien, et Staffan de Mistura (à droite), médiateur de l’ONU lors des négociations sur la Syrie hier à Genève. SALVATORE DI NOLFI/AFP

L'ONU avait prévenu : il n'y aura pas de miracle à Genève. Si huit jours de discussions sur la Syrie n'ont pas permis d'avancée majeure, de tout petits pas ont été accomplis, et aucun des belligérants n'a pris le risque de claquer la porte des négociations. Alors que la guerre en Syrie, qui a fait plus de 310 000 morts et des millions de réfugiés, va entrer le 15 mars dans sa septième année, la quatrième session de pourparlers de Genève s'est achevée hier.

Les pourparlers ont permis d'élaborer un « agenda clair » en 4 points, incluant les questions de gouvernance et la lutte contre le terrorisme, a annoncé l'envoyé spécial de l'ONU Staffan de Mistura au dernier jour des discussions. La lutte contre le terrorisme ayant été rajoutée à la demande de la délégation du gouvernement syrien, a expliqué M. de Mistura. Les trois autres volets concernent la gouvernance, la constitution et l'organisation d'élections sous la supervision des Nations unies, a-t-il détaillé. Ces quatre questions seront discutées « en parallèle », a indiqué l'envoyé spécial.

Durant la journée, il avait enchaîné les rendez-vous avec toutes les parties : la délégation du régime, celle du Haut Comité des négociations (HCN, principale délégation de l'opposition), et les opposants proches de la Russie, le « groupe du Caire » et le « groupe de Moscou ».

 

(Lire aussi : Début des opérations de déminage à Palmyre)

 

Premier à s'exprimer hier, le représentant du groupe du Caire, Jihad Makdissi, ex-porte-parole de la diplomatie syrienne ayant fait défection en 2012, a estimé que les négociations avaient permis de « créer un élan » et de régler les « questions de procédure ». « Espérons que nous pourrons accomplir des progrès substantiels lors d'une prochaine session », a-t-il déclaré à la presse.
« Nous clôturons ce round sans résultat clair, mais je peux dire que cette fois, cela a été plus positif, c'était la première fois que nous avons discuté d'une manière acceptable, en profondeur, les questions de l'avenir de la Syrie et la transition politique », a déclaré, de son côté, le chef des négociateurs de l'opposition syrienne, Nasr Hariri, lors d'un point de presse.

Les huit jours de pourparlers n'ont pas permis d'entamer des discussions directes entre les belligérants. Les deux parties se sont simplement fait face lors de la cérémonie d'ouverture dans une ambiance polaire. La semaine a ensuite été rythmée par leurs déclarations et accusations respectives, le régime fustigeant une opposition comprenant en son sein des « terroristes », l'opposition se plaignant de n'avoir pas de « partenaire pour la paix ». Toutefois, personne n'a claqué la porte. « Nous sommes toujours là, en soi, c'est déjà un succès », souriait cette semaine un membre de la délégation de l'opposition, Monzer Makhous, après cinq jours de discussions.

 

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Terrorisme et transition politique
Les pourparlers de Genève ont buté, comme les fois précédentes, sur l'ordre du jour des négociations. Trois sessions de discussions en 2016 s'étaient soldées par un échec en raison des violences sur le terrain et de l'insistance du régime à parler de terrorisme, quand l'opposition réclamait des discussions sur une transition politique. M. de Mistura a prévenu dès le début de cette quatrième session qu'il voulait que la discussion s'engage sur les trois thèmes prévus par la résolution 2254 de l'ONU, feuille de route internationale pour un règlement du conflit syrien : la gouvernance – thème flou pour évoquer une transition politique –, la Constitution, et les élections.

Dès le deuxième jour des discussions, Bachar Jaafari, l'austère chef de la délégation du régime, a insisté pour que le terrorisme soit discuté « en priorité », au lendemain d'un sanglant attentat contre les services de renseignements Syriens à Homs (centre), qui a fait une quarantaine de morts samedi dernier.
« Si nous discutons de terrorisme, il faut aussi parler des barils d'explosifs, des gaz toxiques et de l'exécution de 13 000 personnes dans une prison », a rétorqué le chef de la délégation du HCN, Nasr Hariri, en référence aux atrocités reprochées au régime de Damas par des ONG et l'opposition syrienne.

 

(Pour mémoire : Moscou et Pékin bloquent des sanctions de l'Onu contre Damas)

 

Pression russe
Mais les positions se sont nuancées, sous l'influence de l'acteur majeur du dossier, Moscou. Présent à Genève pour le Conseil des droits de l'homme, le ministre adjoint des Affaires étrangères russes, Guenadi Gatilov, a rencontré la délégation du régime et, fait sans précédent, celle du HCN.
La Russie, qui intervient en Syrie depuis septembre 2015 et a permis au régime de Bachar el-Assad de se renforcer sur le terrain, tire aussi les ficelles sur le plan politique, en l'absence des États-Unis, dont le président Donald Trump n'a donné jusqu'à présent aucun signe d'implication dans la recherche d'un règlement au conflit syrien. Et les pressions russes semblent avoir payé puisque, pour la première fois, le régime a annoncé publiquement à Genève qu'il était prêt à discuter des trois thèmes politiques fixés par M. de Mistura. À condition bien sûr de parler de terrorisme. « Notre position sur l'agenda des pourparlers est qu'il contient quatre sujets à discuter en parallèle, d'égale importance », avait déclaré jeudi M. Jaafari.

La pression de Moscou s'exerce aussi sur l'opposition. Jeudi, la porte-parole de la diplomatie russe a accusé le HCN de « saboter » le processus de Genève, intimant implicitement à l'opposition d'intégrer en son sein les représentants des groupes du Caire et de Moscou. « Au-delà de leurs positions radicalement éloignées, les deux parties ont des choses en commun, des choses qui les rassemblent, comme la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, la continuité de l'État. Et c'est là-dessus qu'il faut s'appuyer », espère un diplomate occidental.

Staffan de Mistura a annoncé son intention d'organiser un 5e round de discussions dans le courant du mois, après en avoir discuté avec le secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité. « Je prévois d'inviter les parties syriennes ici en mars pour un cinquième round », a-t-il déclaré. Il a précisé qu'il se rendrait au Conseil de sécurité « la semaine prochaine ». Ensuite, « nous aurons Astana (...) pour consolider le cessez-le-feu, et puis à nouveau Genève », a-t-il détaillé.
Des sources diplomatiques ont par ailleurs annoncé à l'AFP que l'Union européenne va organiser « autour du 5 avril » une conférence internationale de haut niveau sur la Syrie à laquelle devrait assister le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

 

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commentaires (2)

Comme ces "Rounds" de discussions ou plutôt de boxe avec bien entendu des coups Bas ressemblent ; comme deux gouttes de Sang, yîîîh! ; à ceux "montés" de toutes pièces et ce, Quinze longues années durant, tout au long de la Guerre Civile libanaise fomentée par les same bääSSyriens ! Bon retour de bâton éhhh, éhhh libanais ! Khâââï ! Qu’âllâh y’ghâmîïïï….

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 42, le 04 mars 2017

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Commentaires (2)

  • Comme ces "Rounds" de discussions ou plutôt de boxe avec bien entendu des coups Bas ressemblent ; comme deux gouttes de Sang, yîîîh! ; à ceux "montés" de toutes pièces et ce, Quinze longues années durant, tout au long de la Guerre Civile libanaise fomentée par les same bääSSyriens ! Bon retour de bâton éhhh, éhhh libanais ! Khâââï ! Qu’âllâh y’ghâmîïïï….

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 42, le 04 mars 2017

  • LES REFORMES ASPIRES ET RECLAMES PAR LES PREMIERS MANIFESTANTS PACIFIQUES QUI FURENT MASSACRES PAR LE REGIME ARRIVENT... LE PEUPLE SYRIEN EN SORT VAINQUEUR POUR AVOIR IMPOSE PAR SES GRANDS SACRIFICES LES REFORMES QU,IL VOULAIT ! SI ON AVAIT FAIT LES REFORMES A TEMPS ON AURAIT EPARGNE LE PAYS DE LA GUERRE CIVILE QUI A TOUT DETRUIT DEPUIS 6 ANS... LES PARACHUTES DE LA DEBANDADE SONT PRETS POUR LES RESPONSABLES... IRANIENS ET ACCESSOIRES INCLUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 21, le 04 mars 2017

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