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Moyen Orient et Monde - Violences

Des centaines d’Irakiens fuient combats et privations à Mossoul

Au moins 16 000 personnes auraient été déplacées depuis le début de l'offensive dans l'ouest de la ville.

Des Irakiens fuyant Mossoul, hier. Aris Messinis/AFP

Des centaines de civils ont trouvé refuge hier dans le désert au sud de Mossoul, après avoir fui les combats opposant les forces irakiennes aux jihadistes ainsi que les pénuries dans la deuxième ville d'Irak. « Nous sommes partis à 5h ce matin. Nous avons couru au début car nous avions peur des tirs » du groupe État islamique (EI), a raconté Baidaa, une jeune femme de 18 ans portant sa fille dans ses bras. Après des heures de marche, elle est arrivée dans les zones contrôlées par l'armée irakienne. Elle relate l'enfer vécu dans les quartiers ouest de Mossoul contrôlés par l'EI. Les jihadistes « nous ont pris au piège et ils ne voulaient pas que nous partions ». Ses deux enfants « ne comprenaient pas ce qu'il se passait » et « avaient tellement peur des tirs », raconte Baidaa.
« Depuis ce matin, nous avons décompté environ 300 Irakiens – des femmes, des hommes et des enfants – ayant fui les zones de combat dans Mossoul », a indiqué le général Salmane Hachem, des forces d'élite du contre-terrorisme (CTS). « Mais davantage arrivent. Nous les arrêtons à un check-point. Nous fouillons les hommes et vérifions leur identité dans une base de données » afin de contrôler qu'ils ne sont pas des membres de l'EI, a-t-il précisé. Selon lui, 23 hommes ont été mis de côté pour une vérification plus poussée après que leur nom est apparu dans la base de données.

« Très inquiets »
« Nous sommes très inquiets pour les quelque 750 000 personnes encore prises au piège dans le secteur ouest très peuplé. Leurs conditions de vie se dégradent de jour en jour », a déclaré Hala Jaber de l'Organisation internationale des migrations. Les déplacés « arrivent chez nous après avoir vécu des jours entiers sans nourriture », remarque également le général Hachem des CTS. Un homme tout juste arrivé avec son épouse et sa mère a demandé des médicaments à l'armée irakienne, mais aucun n'était disponible. « Ma mère est âgée, elle a du diabète et on n'a pas de traitement pour elle », a-t-il indiqué.
Pendant ce temps, les militaires irakiens distribuent de l'eau et de la nourriture aux femmes et aux enfants assis sur des bâches posées sur le sol. Fawzia Mohammad, une jeune mère de 16 ans qui vient de fuir Mossoul-Ouest, raconte que « les derniers jours ont été terribles ». « Nous étions coincés à l'intérieur à cause des combats et nous n'avions pas de nourriture. » Elle et Baidaa témoignent aussi de la cruauté de l'EI. « Les femmes devaient se couvrir complètement et ne pouvaient pas marcher dans la rue sans un chaperon. Les règles étaient très dures », se souvient Baidaa. « Les femmes étaient forcées de rester à la maison, renchérit Fawzia, mais le pire, c'étaient les exécutions, les coups de fouet et les mutilations infligées aux gens. »
Les forces irakiennes ont quant à elles pris position hier à portée de tir du siège du gouvernorat de Mossoul, l'un de leurs principaux objectifs dans la partie occidentale de la ville. « Le conseil provincial et le siège du gouvernorat sont à portée de tir des forces de réaction rapide », a annoncé un porte-parole des unités d'élite du ministère de l'Intérieur. Au-delà de sa dimension symbolique, la prise du bâtiment offrirait aux forces gouvernementales une position de choix pour la reconquête de la vieille ville.
De l'autre côté de la ligne de front, les jihadistes allument des incendies dont la fumée masque leurs mouvements et leurs positions. Des bâches ont également été tendues récemment au-dessus de certaines rues, comme le montrent des photos satellite.
(Sources : agences)

Des centaines de civils ont trouvé refuge hier dans le désert au sud de Mossoul, après avoir fui les combats opposant les forces irakiennes aux jihadistes ainsi que les pénuries dans la deuxième ville d'Irak. « Nous sommes partis à 5h ce matin. Nous avons couru au début car nous avions peur des tirs » du groupe État islamique (EI), a raconté Baidaa, une jeune femme de 18 ans portant...

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