Rechercher
Rechercher

Liban - Revendications salariales

En grève, les enseignants paralysent le secteur éducatif

L'année scolaire sera-t-elle menacée, alors que le gouvernement refuse de tenir compte des revendications des enseignants et des fonctionnaires ?

Hier après-midi, place Riad el-Solh, face au Grand Sérail où se tenait le Conseil des ministres. Photo ANI

Les enseignants des écoles privées et publiques ont observé hier une journée de grève quasi générale, dans l'ensemble du pays, pour réclamer l'adoption de la nouvelle grille des salaires. Parallèlement, dans l'après-midi, ils ont observé un sit-in, place Riad el-Solh, face au Grand Sérail. Un mouvement auquel se sont joints des fonctionnaires, également concernés par cette échelle des salaires, et des enseignants contractuels qui réclamaient une augmentation de leur salaire horaire et le « respect de leurs droits ».
Cette nouvelle grogne des enseignants est une réponse cinglante à la décision du gouvernement de ne pas inclure l'échelle des salaires dans l'étude du budget. Coïncidant avec la tenue du Conseil des ministres, elle a été initiée par le Comité de coordination intersyndical « après deux ans d'interruption pour cause de vide institutionnel », et « cinq ans après le début du mouvement », comme le rapporte l'agence al-Markaziya. Cette grogne laisse aussi entendre que l'escalade est possible, au cas où le gouvernement continue de faire la sourde oreille. « Si aucune solution positive n'est trouvée à ce dossier, le gouvernement nous poussera à recourir à la rue, hypothéquant ainsi l'année scolaire », martelait hier l'intersyndicale.
Dans les détails, la totalité du secteur éducatif national a été paralysée hier, malgré quelques défections dans les rangs des écoles privées. Dans le caza de Bint Jbeil, où la fermeture des écoles et instituts techniques était générale, les enseignants se sont rendus à la capitale, pour participer au sit-in, place Riad el-Solh. Même situation à Akkar, Denniyé, Tripoli, Zghorta, Koura, Nabatiyé et dans le Mont-Liban, où les écoles ont dû se résoudre à fermer leurs portes, faute d'enseignants.
À Saïda, en guise de solidarité avec les enseignants, des fonctionnaires ont cessé toute activité professionnelle. Les fonctionnaires du sérail de Saïda ont même observé un sit-in, sur la place du sérail. Un sit-in qui a vu la participation notamment du mohafez du Sud, Mansour Daou, du responsable du secteur éducatif, Bassem Abbas, du responsable du secteur sanitaire, Hassan Alawiyé, et du responsable du secteur économique, Ali Chakroun.
Face à cette situation pour le moins inquiétante, le comité de coordination des comités de parents des écoles catholiques a tôt fait de réagir. À l'issue d'une réunion présidée par son président, Kamel Richani, il a invité les enseignants des écoles catholiques « à prendre conscience des revenus limités des parents d'élèves ». Il a surtout appelé les autorités à « dissocier le secteur public du secteur privé, sur le plan de l'échelle des salaires », afin que les élèves « ne ratent pas leur année scolaire ». À son tour, le secrétaire général des écoles catholiques, le père Boutros Azar, a déclaré qu'il n'est « pas contre l'échelle des salaires, mais qu'il est important de respecter aussi bien le droit des parents d'élèves que celui des enseignants ».
Des propos qui n'ont certes pas convaincu le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfouz. Ce dernier a insisté ferme sur la nécessité de « clore les dossiers de la grille des salaires et de la cherté de vie ». « Nous tenons à terminer l'année scolaire, mais sommes descendus dans la rue malgré nous. Ne nous poussez pas à le faire une seconde fois », a-t-il dit, menaçant d'escalade. « Nous ne sommes pas férus de grève, mais nous ne tolérons plus davantage d'atermoiements », a-t-il encore martelé.
Commentant le mouvement de grève, le député Michel Moussa a estimé, de son côté, que la grille des salaires constitue un « droit » pour les citoyens et les fonctionnaires. « Il faut trouver une formule pour rendre justice à ces derniers », a-t-il conclu. La réponse du gouvernement se fait toujours attendre.

Les enseignants des écoles privées et publiques ont observé hier une journée de grève quasi générale, dans l'ensemble du pays, pour réclamer l'adoption de la nouvelle grille des salaires. Parallèlement, dans l'après-midi, ils ont observé un sit-in, place Riad el-Solh, face au Grand Sérail. Un mouvement auquel se sont joints des fonctionnaires, également concernés par cette échelle...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut