Les aounistes « aussi attachés » à Taëf qu’à la réforme électorale

Ibrahim Kanaan, secrétaire général du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, a affirmé hier que le bloc est « aussi attaché à l'accord de Taëf qu'à l'adoption d'une nouvelle loi électorale ». « Ceux qui nous mettent devant le fait accompli sont ceux qui abandonnent l'accord de Taëf, la Constitution, le pacte et le partenariat, et non pas le président et nous », a-t-il ajouté dans une déclaration faite à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc.
Rappelant que le Courant patriotique libre et le bloc parlementaire du Changement et de la Réforme ont adopté une position « souple » vis-à-vis de toutes les propositions et formules débattues au cours des quatre derniers mois, M. Kanaan a affirmé que le bloc « appuie de manière catégorique la position prise par le président de la République ».
Rappelons que M. Aoun s'était opposé à plusieurs reprises à la tenue des législatives sur base de la loi de 1960, déclarant que ladite loi n'est pas conforme au pacte national.
« Nous nous trouvons devant une situation inconstitutionnelle qui se poursuit depuis vingt-sept ans, a poursuivi M. Kanaan. Le président de la République doit-il accepter cette réalité en ne respectant pas son discours d'investiture sous prétexte que le décret portant sur la convocation du collège électoral sur base de cette loi stérile a été signé, ou bien doit-il pousser les forces politiques à accomplir leur devoir en respectant la Constitution et le partenariat tel que prévu dans l'accord de Taëf ? »
Hier, le Premier ministre, Saad Hariri, a en effet signé le décret portant sur la convocation du corps électoral, deux jours après qu'il a été signé, samedi, par le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk.
Et M. Kanaan d'affirmer que le bloc est « contre la loi de 1960 et contre la prorogation du mandat de la Chambre », estimant que « des législatives organisées sur base de cette loi constituent en soi une prorogation du mandat de la Chambre ».