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Moyen Orient et Monde - Humanitaire

À Mossoul-Ouest, « un maigre repas par jour »

Les vivres se font de plus en plus rares pour la population.

Des familles irakiennes se sont réfugiées hier au sud de Mossoul suite à l’offensive des forces armées pour reprendre l’ouest de la ville contrôlé par l’État islamique. Ahmad al-Rubaye/AFP

Malnutrition, décès d'enfants, pénurie de médicaments... La situation sanitaire à Mossoul-Ouest se dégrade de jour en jour, notamment avec la fermeture par les jihadistes des hôpitaux de cette partie de la ville visée depuis dimanche par une large offensive des forces irakiennes.
« Le fils de nos voisins est mort il y a 4 jours. Cela fait des semaines que les familles ne mangent plus qu'un maigre repas par jour, souvent composé de yaourt ou de pommes de terre bouillies », raconte au téléphone à l'AFP Abou Ahmad depuis Mossoul. « Le manque de nourriture, combiné à la santé fragile du garçonnet, l'a tué. Il n'avait que six ans », se désole cet habitant de Bab el-Jadid, un quartier de la partie de la ville située à l'ouest du fleuve Tigre.
Un employé de l'hôpital al-Jamhouri a confirmé la mort de trois enfants âgés de 3 à 6 ans « pour cause de malnutrition et de pénurie de médicaments dans les centres de santé et les pharmacies », et dit s'attendre à d'autres décès dans les jours à venir. « Les membres de Daech ont mis la main sur tous les hôpitaux où il n'y a qu'eux qui ont désormais le droit de se faire soigner », assure cette source médicale sous le couvert de l'anonymat. « Et même avant la fermeture des hôpitaux, les habitants devaient débourser à Daech des sommes d'argent qu'ils n'avaient pas », ajoute-t-il, en précisant que les soins étaient gratuits avant la prise de la deuxième ville d'Irak par le groupe État islamique en 2014.

« Accoucher avant les combats »
Après avoir repris en janvier la partie orientale de Mossoul, les forces irakiennes ont lancé dimanche l'assaut pour reconquérir la rive ouest et se trouvent désormais à quelques kilomètres de la cité septentrionale. Environ 350 000 enfants, âgés de moins de 18 ans, « sont pris au piège dans la partie ouest de Mossoul, et les conséquences des bombardements (...) dans ces rues étroites et densément peuplées risquent d'être plus meurtrières que tout ce que nous avons connu jusque-là dans ce conflit », a mis en garde le même jour Save the Children. « Des couloirs d'évacuation sécurisés pour les civils doivent être établis aussi rapidement que possible », a insisté Maurizio Crivallero, le directeur Irak de l'ONG.
Yasser Fawzi, un médecin de l'hôpital al-Jamhouri, qui a trouvé refuge sur la rive est, témoigne lui aussi des conditions difficiles à Mossoul-Ouest d'où il est originaire. « Les maladies dues à la malnutrition touchent toutes les tranches d'âge, mais les enfants sont particulièrement affectés. Ils manquent de nourriture, de lait », dit-il. Les échoppes de plantes et d'herbes aromatiques sont prises d'assaut par des habitants désespérés, ajoute le docteur Fawzi. « Les familles ont préparé des mélanges à base d'herbes pour soigner les cas urgents de blessures et brûlures », raconte Abou Mohammad, un habitant du quartier al-Zanjili, sur la rive ouest.
Abou Salem ne sait plus quoi faire pour sa femme qui vient d'accoucher. « Comme les hôpitaux sont fermés, elle a été obligée de subir une césarienne à la maison à huit mois de grossesse », dit-il, affolé de ne pas pouvoir subvenir aux besoins nutritifs de sa femme et du bébé, « en mauvaise santé tous les deux ». « Certaines femmes enceintes se pressent de provoquer l'accouchement avant que les combats n'atteignent la ville et que la situation ne se complique encore davantage », assure de son côté Oum Ali, une habitante du quartier Annajar.

Marisol RIFAI/AFP

Malnutrition, décès d'enfants, pénurie de médicaments... La situation sanitaire à Mossoul-Ouest se dégrade de jour en jour, notamment avec la fermeture par les jihadistes des hôpitaux de cette partie de la ville visée depuis dimanche par une large offensive des forces irakiennes.« Le fils de nos voisins est mort il y a 4 jours. Cela fait des semaines que les familles ne mangent plus...

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