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Diaspora - Parution

Amyr Klink, navigateur, écrivain et rêveur...

Ce Libano-Brésilien relate dans un ouvrage sa traversée de l'Atlantique sur un bateau à rames, et par la même occasion sa victoire contre les difficultés qu'il a rencontrées.

La famille Klink au complet : Amyr et sa femme Marina, avec leurs filles Tamara, Laura et Marina Helena. Photos fournie par Roberto Khatlab

Amyr Klink, l'homme qui a traversé l'océan Atlantique sud sur un bateau à rames en solitaire et qui a fait le tour du pôle Nord, signe un nouvel ouvrage, Não há tempo a perder, qui se traduit en français par Il n'y a pas de temps à perdre. Ce livre vient de paraître eux éditions Tordesilhas, au Brésil, et comporte entre autres un témoignage, celui d'Isa Pessoa. L'auteur décrit toutes les difficultés qu'il a rencontrées en vue de réaliser son projet.
Ce poignant témoignage confirme le lecteur dans l'idée que les crises peuvent devenir sources de motivation. Amyr Klink démontre comment les projets les plus complexes sont réalisables, étape par étape, dès lors que la décision est prise. Pour cela, dit-il, il faut travailler dur et être capable de résister aux épreuves.
Pour mieux relater son expérience de navigateur, l'auteur remonte à ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, ses réussites tout comme les erreurs qu'il a commises. Toutefois, pour lui, la pression stimule son instinct de survie et le pousse à aller toujours de l'avant : « Il n'y a pas de temps à perdre est un livre sur le manque, la peur et cette mystérieuse capacité à réaliser nos rêves quand la volonté y est. » L'ouvrage en portugais en est à sa seconde édition : plus de 30 000 exemplaires ont déjà été écoulés au Brésil.

De Mheidssé à Paraty
Amyr Klink est originaire de Mheidssé, un village situé près de Bickfaya, au Mont-Liban. Ses grands-parents, Salim el-Khoury Klink et Salimé Klink, avaient une famille nombreuse : Jamil, Toufic, Fouad, Souad, Salwa et Ghassan. La plus jeune de la fratrie, Salwa, a rencontré au Liban Nassib Mahfouz, un émigré brésilien. Ils se sont mariés et sont partis au Brésil, ouvrant ainsi la voie à la famille Klink : les frères de Salwa, Ghassan et Jamil, ont été appelés à visiter ce pays.
Dans les années 1930, Ghassan Klink était étudiant en architecture au Liban. Il a voyagé au Brésil et y est resté quelque temps pour y étudier l'architecture. De retour au Liban, il a travaillé dans son domaine et est devenu aussi sculpteur et organisateur d'activités culturelles. On lui doit, en 1969, la cérémonie d'ouverture de la galerie supérieure de la grotte de Jeïta, ou encore le concert de musique électronique du compositeur français François Bayle dans la grotte. Ghassan, toujours au Liban, pratique son hobby de sculpteur.
Jamil Klink est né en 1908 à Mheidssé. Dans sa jeunesse, il a fait des études au Liban et en Iran. Il a ensuite fait le tour du monde en bateau. En 1949, il est arrivé au Brésil pour visiter sa sœur, Salwa. Enchanté par ce pays, il y est resté et a appris la langue portugaise, qui est venue s'ajouter aux autres langues qu'il maîtrisait déjà : l'arabe, l'anglais, le français et le persan. Jamil a fondé la société Klinktex au Brésil, travaillant dans l'importation de tissus et de tapis persans et active dans le commerce de pneus.
C'est au Brésil que Jamil rencontre Asa Frieberg, une Suédoise, qu'il épouse en 1954. Ils ont eu quatre enfants : Amyr, Tymur et les jumeaux Ashraf et Iran.
Amyr Klink est né à São Paulo en 1955, où il a fait des études d'économie et de gestion. Toutefois, il a voulu devenir navigateur, organisateur d'expéditions maritimes et écrivain. Amyr, dès son plus jeune âge, fréquentait toujours Paraty, ville que chérissait son père en raison de son site sur le littoral de l'État de Rio de Janeiro. Cette ville est dotée d'une belle architecture coloniale brésilienne et entourée de collines verdoyantes qui plongent dans la mer, ce qui rappelait à Jamil le Liban.

Voyageur précoce
À l'âge de dix ans, Amyr achète son premier canoë, baptisé Max, et débute ainsi sa collection d'embarcations. Paraty a poussé Amyr à voyager à travers le monde. En 1971, il a visité le Liban avec son père et en 1978, à 23 ans, il a fait un voyage à moto du Brésil au Chili. En 1983, Amyr construit son premier bateau, l'IAT, à bord duquel il fait, en 1984, sa première traversée en solitaire dans l'Atlantique sud, du port de Luderitz – Namibie (Afrique) au port de Salvador – Bahia (Brésil), une expédition de 3 700 milles qui a duré 100 jours. Il décrit ce voyage dans son livre Cent jours entre le ciel et la mer.
En 1986, Amyr fait son premier voyage en Antarctique et, à son retour, il commence la construction d'un bateau qu'il nomme Paratii. Avec ce bateau, en 1989, il entame la navigation en voilier et fait un voyage en solitaire qui durera 642 jours, sept mois et demi, en Antarctique. Ce voyage est décrit dans le livre Paratii entre deux pôles. Il écrit : « Aujourd'hui je comprends bien mon père... L'homme a besoin de voyager pour de vrai, pas à travers les histoires, les images, les livres ou la télé. Il faut qu'il voyage lui-même, avec ses yeux et pieds, pour comprendre ce qui lui appartient, et pour un jour planter ses arbres à lui et les valoriser. Connaître le froid pour profiter de la chaleur, et vice versa. Faire l'expérience de la distance. »

Aventurier et père
En 1996, Amyr épouse Marina Bandeira, navigatrice ayant réalisé plus d'une centaine de compétitions dans son parcours. Elle est également photographe d'environnement et écrivaine. En 2016, elle publie le livre Antarctica. Olhar nômade (Antarctique. Regard nomade), des photos spectaculaires prises dans le continent austral, des lieux que très peu de photographes ont eu la chance de visiter (http://marinaklink.com).
Amyr et Marina ont trois filles : les jumelles Tamara et Laura, nées en 1997, et Marina Helena, née en 2000, toutes amoureuses de la mer, devenues conférencières et écrivaines (www.irmasklink.com.br/sisters).
Après la naissance des jumelles Tamara et Laura, Amyr part en 1998 pour une nouvelle traversée qui a duré 88 jours, sur une distance de 14 000 milles, dans le cadre du Projet Antarctique 360 degrés. Il en fait un nouveau livre intitulé Mer sans fin. Après la naissance de la cadette, Marina Helena, en 2000, il construit le Paratii 2, le voilier le plus moderne construit à ce jour au Brésil. Entre décembre 2003 et février 2004, Amyr refait le tour du pôle Nord, cette fois avec un équipage de cinq hommes. Le voyage dure 76 jours sans escale, 13 300 milles, et en 2006, il écrit le livre Ligne d'eau – Entre chantiers navals et hommes de la mer.En 2016, il est invité au grand congrès sur la diaspora libanaise, organisé à Beyrouth par le ministère des Affaires étrangères. Il fait le voyage avec sa femme Marina Bandeira Klink et en profite pour retrouver son oncle Ghassan Klink ainsi que d'autres membres de la famille. Il redécouvre ce pays qu'il avait visité une première fois en 1971. Marina en profite pour faire un album de photos du Liban.
Amyr et sa famille résident à São Paulo, bien que le navigateur se rende souvent à Paraty, où il a fondé une école de navigation pour les jeunes en difficulté. Il se consacre à l'écriture et donne des conférences au Brésil et dans le monde : en plus de 30 ans, il a déjà donné plus de 2 500 conférences portant sur plusieurs thèmes comme la gestion de la créativité, l'esprit d'entreprise, la stratégie, la gestion de projet, l'innovation, le travail en équipe...
C'est un homme qui ne s'arrête pas... tout simplement parce qu'« il n'y a pas de temps à perdre » (www.amyrklink.com.br/fr).

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban.
E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

Amyr Klink, l'homme qui a traversé l'océan Atlantique sud sur un bateau à rames en solitaire et qui a fait le tour du pôle Nord, signe un nouvel ouvrage, Não há tempo a perder, qui se traduit en français par Il n'y a pas de temps à perdre. Ce livre vient de paraître eux éditions Tordesilhas, au Brésil, et comporte entre autres un témoignage, celui d'Isa Pessoa. L'auteur décrit toutes...