Mgr Georges Khodr, grand commandeur de l’ordre du Cèdre

L'évêque grec-orthodoxe du Mont-Liban, Georges Khodr (93 ans), a reçu hier le grand cordon et la médaille de l'ordre du Cèdre, la plus haute distinction honorifique libanaise, des mains du chef de l'État, au cours d'une cérémonie organisée à son intention au palais présidentiel. La cérémonie s'est tenue en présence du patriarche orthodoxe Jean X, des ministres Yaacoub Sarraf, Pierre Raffoul et Nicolas Tuéni, du député Ghassan Moukheiber, des hauts fonctionnaires du palais, des conseillers du président ainsi que des membres de la famille et des amis de l'évêque.
Recevant la croix dorée de l'ordre, l'évêque a remercié le président Michel Aoun. « Je dois cet honneur à votre générosité, a-t-il affirmé. Nul n'est de taille à mériter du Liban, mais nous l'acceptons avec humilité. Ce pays est grand, Monsieur le Président, et n'a besoin de personne pour l'exalter. Il est grand depuis l'aube de l'histoire, depuis que le roi Salomon a chanté : "Viens du Liban ma fiancée !". Salomon n'était pas du Liban, mais ce pays était dès cette époque une image de la splendeur, de la beauté et des promesses de grandeur. C'est pour le Liban que nous sommes appelés à être grands. À Dieu soit la gloire, si nous sommes obéissants au Liban, ce qui n'est possible que grâce à une immense fidélité. On ne mérite du Liban qu'en étant fidèles, d'un même élan, à Dieu et au Liban. »
Pour sa part, le chef de l'État devait déclarer : « En présence d'une si haute figure du Levant et du monde, d'une mémoire si pleine de la tradition, d'un précieux et si généreux trésor non pour la seule communauté orthodoxe mais pour le Liban et le monde, c'est à s'interroger qui de l'évêque, du grand théologien, du penseur et philosophe, du réformateur social ou de l'éclaireur en ces temps de ténèbres et de renfermement, mérite d'être honoré et reconnu...
« Voilà plus d'un demi-siècle que ses sermons, ses articles et ses écrits portant sur la religion, la philosophie ou la société forment verticalement une échelle reliant l'homme à son créateur, et horizontalement le lien entre l'homme et l'homme, on dirait un apôtre ayant reçu mission de faire connaître les humains à Dieu et à eux-mêmes.
« Tout ce qu'on peut dire de cet évêque est insuffisant. De lui disons qu'il restera comme ces quelques pains qui, aux mains du Christ, rassasièrent les foules affamées de connaissance, de bien, d'amour et de beauté, au Liban et dans la région (...) Longue vie, Monseigneur l'évêque et le savant. Que beaucoup marchent dans vos pas ! »
À l'issue de la cérémonie, un vin d'honneur a été servi.