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Moyen Orient et Monde - Syrie

Des forces anti-EI ont reçu leurs premiers blindés des États-Unis

Les négociations de paix parrainées par l'ONU ont été reportées au 20 février.

Des combattants des Forces démocratiques syriennes assis sur un véhicule lourdement armé, près de Raqqa. Delil Souleiman/AFP

Des forces combattant le groupe État islamique (EI) en Syrie ont reçu pour la première fois des blindés américains, l'administration de Donald Trump leur promettant « plus de soutien » dans leur lutte contre l'organisation jihadiste. Un responsable militaire américain, le colonel John Dorrian, a affirmé que la livraison des véhicules type SUV a été faite « en vertu des autorisations existantes », soit sous l'administration de Barack Obama. Si la décision a été prise avant l'investiture de M. Trump, la livraison a été interprétée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) comme le signe d'un nouveau soutien. « Dans le passé, nous recevions des armes, des munitions. Avec les blindés, nous entrons dans une nouvelle phase », a dit un porte-parole de cette alliance Talal Sello. « Il y a eu des rencontres entre les FDS et des représentants de la nouvelle administration et ils nous ont promis plus de soutien, notamment pour la bataille de Raqqa », a ajouté M. Sello.
Le nouveau président américain a donné jusqu'à fin février à ses responsables militaires pour lui présenter un plan « pour vaincre » l'EI.

« Composante arabe » des FDS
Les responsables américains ont tenu à préciser que les véhicules avaient été livrés à la composante arabe des FDS dominées par les Unités de défense du peuple kurde (YPG). Sous l'administration Obama, Washington a toujours pris soin d'affirmer qu'elle armait la composante arabe et non la composante kurde des FDS, pour éviter selon les experts de froisser son allié turc, également impliqué dans le conflit en Syrie. Pour la Turquie, les FDS sont un faux nez pour les YPG, qu'elle considère comme une organisation « terroriste ». Pour l'instant, « il n'y a pas eu de changement dans la politique » américaine, a déclaré Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. « Nous continuons d'armer la composante arabe des FDS. »
Cette livraison annoncée hier par les deux parties intervient au moment où les FDS, qui ont lancé le 6 novembre leur offensive pour capturer Raqqa, le principal fief de l'EI en Syrie, font du surplace depuis le 7 janvier, après avoir pris une série de villages et de localités dans la province du même nom. Elles se trouvent depuis à 5 km de la ville de Tabqa, important QG de l'EI à l'ouest de Raqqa et où se trouve la plus importante prison du groupe. D'autres forces des FDS se trouvent à 20 km au nord de Raqqa. « Les FDS font du surplace en raison de la multiplication des attaques-suicide de l'EI », qui veut défendre son bastion à tout prix, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Dans une Syrie ravagée par la guerre, les FDS, dominées par les forces kurdes mais comprenant des combattants arabes, ont été créées en octobre 2015 avec le soutien de Washington pour chasser le redoutable groupe ultraradical des zones qu'il occupe dans le nord syrien.

Report des négociations au 20 février
Sur le plan diplomatique, l'envoyé spécial sur la Syrie Staffan de Mistura a affirmé, à New York, que les pourparlers de paix sur la Syrie sous l'égide de l'ONU avaient été reportés au 20 février. Le médiateur des Nations unies a expliqué lors d'une réunion à huis clos que le report donnerait davantage de temps à l'opposition syrienne, en position de faiblesse après la série de défaites des rebelles face au régime, pour qu'elle se prépare et permettrait aux pourparlers d'être aussi ouverts que possible, ont indiqué deux diplomates. Staffan de Mistura a présenté hier au Conseil son rapport sur les préparatifs des pourparlers de Genève sur fond de craintes que les rencontres d'Astana, organisées la semaine dernière par la Russie, la Turquie et l'Iran, n'ouvrent une voie distincte de négociations. Il avait rencontré lundi la nouvelle ambassadrice américaine auprès de l'ONU Nikki Haley pour parler de la Syrie.
Les invitations pour assister aux négociations de Genève seront envoyées le 8 février, a précisé Staffan de Mistura au Conseil de sécurité, selon des diplomates. « Nous étions inquiets face au retard des pourparlers de Genève et nous serions inquiets si les fondements de ces pourparlers étaient amoindris », a déclaré avant la réunion l'ambassadeur britannique auprès des Nations unies, Matthew Rycroft. « Il est très important qu'on nous confirme que l'ONU mènera le prochain round de négociations », a souligné l'ambassadeur suédois Olof Skoog, qui tient la présidence tournante du Conseil en janvier.
« L'ONU doit être au cœur du processus politique », a déclaré l'ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre. Ce dernier a appelé à respecter le communiqué de Genève, accordé avec la Russie, qui appelle à un processus de transition politique en Syrie. « Nous commençons avec une transition, puis une Constitution, puis les élections », a souligné l'ambassadeur français. « Si nous restons tous sur cette ligne, alors nous pouvons avancer. »

Reprise des largages de vivres à Deir ez-Zor
Par ailleurs, les Nations unies ont repris les livraisons de vivres par largages aériens aux habitants de la ville syrienne de Deir ez-Zor (Est), interrompues en raison des violences, a annoncé hier le Programme alimentaire mondial (PAM). Ces livraisons ont repris le 29 janvier après avoir été suspendues pendant deux semaines en raison des « conditions de sécurité » dans la ville, a indiqué une porte-parole du PAM, Bettina Luescher, dans une note envoyée aux médias à Genève. Le PAM a précisé avoir repris les opérations après avoir trouvé « une nouvelle zone de largage, plus sûre ».
Les opérations de largage d'aide de l'ONU sur Deir ez-Zor, entamées en avril 2016, avaient dû cesser le 15 janvier à la suite d'une offensive des jihadistes qui leur avaient permis de prendre le contrôle de la zone de largage. Assiégés par les jihadistes de l'EI depuis le début de 2015, quelque 93 000 habitants de Deir ez-Zor ont survécu dans la partie tenue par le régime, qui représente un tiers de cette ville de l'est syrien, grâce notamment aux largages aériens d'aide humanitaire effectuées par l'ONU, la Syrie et la Russie.
(Source : AFP)

Des forces combattant le groupe État islamique (EI) en Syrie ont reçu pour la première fois des blindés américains, l'administration de Donald Trump leur promettant « plus de soutien » dans leur lutte contre l'organisation jihadiste. Un responsable militaire américain, le colonel John Dorrian, a affirmé que la livraison des véhicules type SUV a été faite « en vertu des...

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