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Le Conseil de l'Europe préoccupé par la situation en Turquie

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe s'est dit préoccupé mardi à Strasbourg par la situation de la démocratie en Turquie après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet mais s'est félicité d'avoir pu maintenir le dialogue avec Ankara.

De vastes purges ont touché plus de 100.000 personnes dans l'armée, la police, la justice, l'enseignement, la presse, l'administration et les entreprises, tandis qu'une réforme constitutionnelle adoptée vendredi par le Parlement doit concentrer l'essentiel des pouvoirs entre les mains du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

La réforme doit être soumise à référendum au printemps.

"Le pays souhaite aller vers un système plus présidentiel de gouvernement, c'est une question qui relève de la démocratie turque. Néanmoins, demander au peuple d'apporter des changements aussi profonds à la structure de l'Etat alors que cet Etat se trouve dans le cadre d'un état d'urgence, cela suscite des préoccupations", a déclaré Thorbjorn Jagland, devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

"Dans un état d'urgence, les droits civiques peuvent être soumis à des restrictions. J'espère donc que cet état d'urgence sera levé avant que le référendum ait lieu", a-t-il ajouté.

"Quant au contenu même de ces amendements constitutionnels, nous nous demandons toujours s'il y a des contrepoids suffisants dans le système", a précisé l'ancien premier ministre norvégien, rappelant que la Commission de Venise, une instance du Conseil de l'Europe, se prononcerait sur la question avant le référendum.

Thorbjorn Jagland a précisé que le dialogue se poursuivait sur le dossier des personnes arrêtées avec les autorités turques et avait permis d'obtenir quelques résultats.

Depuis lundi, a-t-il expliqué, la garde à vue a été ramenée de trente à sept jours, même si cette durée peut être prolongée par le procureur général, et l'accès à un avocat est de nouveau possible avant le cinquième jour.

La Turquie a accepté de mettre en place une commission nationale de recours pour les personnes affectées par des décrets lois ayant entraîné leur licenciement ou la fermeture des associations, fondations ou entreprises dans lesquelles elles oeuvraient.

"Ces recours nationaux sont essentiels. Si la cour (européenne des droits de l'homme) est submergée de dizaine de milliers d'affaires venant de Turquie, ces citoyens pourraient se voir contraints d'attendre des années avant qu'un arrêt ne soit exécuté", s'est inquiété Thorbjorn Jagland.

Il a toutefois rappelé que la Cour de Strasbourg serait toujours là pour recueillir les plaintes de ceux qui contesteraient les décisions de cette commission ou des tribunaux turcs.

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe s'est dit préoccupé mardi à Strasbourg par la situation de la démocratie en Turquie après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet mais s'est félicité d'avoir pu maintenir le dialogue avec Ankara.
De vastes purges ont touché plus de 100.000 personnes dans l'armée, la police, la justice, l'enseignement, la presse, l'administration et les...