L'Irak rappelle son ambassadeur au Portugal après une agression attribuée à ses fils

L'Irak a rappelé son ambassadeur à Lisbonne, Saad Mohamed Ridha, après avoir refusé de lever l'immunité diplomatique de ses deux fils, auteurs présumés d'une agression violente contre un adolescent, a annoncé jeudi le ministre portugais des Affaires étrangères.

"Le Portugal ne déclare pas persona non grata l'ambassadeur d'Irak, il est rappelé par son propre pays", a déclaré devant la presse à Lisbonne Augusto Santos Silva. Malgré les demandes réitérées du Portugal, "les autorités irakiennes estiment qu'il n'y a pas d'éléments suffisants justifiant la levée de l'immunité diplomatique des deux fils de l'ambassadeur et ont annoncé leur volonté de poursuivre la procédure judiciaire en Irak", a-t-il précisé.

Selon une source proche de l'enquête, les deux frères sont les auteurs présumés de l'agression d'un jeune Portugais âgé de 15 ans, Ruben Cavaco, qui s'est déroulée le 17 août à Ponte de Sor (centre). Une enquête avait été ouverte mais les deux suspects, alors âgés de 17 ans, ont été laissés en liberté du fait de leur immunité diplomatique.

Le parquet général du Portugal avait demandé mercredi une nouvelle fois la levée de l'immunité diplomatique des deux jumeaux, jugée "indispensable" pour pouvoir les interroger dans le cadre d'une enquête pour "tentative d'homicide".

Hospitalisé à Lisbonne, l'adolescent portugais, qui souffrait d'un traumatisme crânien et de multiples fractures, était sorti des soins intensifs une semaine plus tard, après avoir été plongé dans un coma artificiel. La famille de l'adolescent agressé avait conclu vendredi dernier un accord extrajudiciaire avec l'ambassadeur d'Irak prévoyant un dédommagement de 40.000 euros qui s'ajoutait à un paiement déjà effectué de 12.000 euros pour couvrir les dépenses médicales.

Interviewés en août par la chaîne de télévision portugaise SIC, les deux frères s'étaient déclarés prêts à répondre de leurs actes, tout en faisant valoir la légitime défense, assurant s'être fait "agresser par cinq ou six" jeunes, dont Ruben, en sortant d'un bar. L'un d'eux, Ridha Ali, avait reconnu avoir administré "des coups de poing" à Ruben et lui avoir "donné quelques coups de pied" alors qu'il gisait au sol.