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Lifestyle - Golden Globes

Quand la Streep joue son meilleur rôle : la conscience de l’Amérique

Elle a été Karen Blixen savourant l'Afrique et la passion, une émouvante Sophie, la maîtresse d'un lieutenant français, une impressionnante dame de fer, une Julia plus vraie que nature, une femme de cœur amoureuse sur la route de Madison, une drôle de mère tellement Mamma Mia, une diablesse qui portait à merveille Prada. Meryl Streep est une actrice qui embarque le spectateur, à chaque fois, dans une palette d'émotions dont elle seule connaît les facettes, les limites et les possibilités. Un exemple, une inspiration.

Mais ce qu'elle sait encore mieux, c'est être elle-même, une femme qui, à plus d'une occasion, a su, d'un simple regard, d'un simple mot ou silence, exprimer les non-dits, les mal-dits, les égarements des uns, les maladresses des autres et les dérives de certains. Dimanche soir, à l'occasion de la 74e cérémonie des Goldens Globes, alors qu'elle recevait le Cecil B. de Mille Award, l'actrice de 67 ans a offert à l'assistance un sublime message politique, mais aussi humain. 6 minutes 28 de pur bonheur, le ton comme toujours juste, la voix éraillée par une toux et par l'émotion. Un message de tolérance et de respect adressé aux personnalités et stars présentes mais surtout à Donald Trump, sans jamais le nommer.
Extraits :

« Vous tous dans cette salle appartenez aux segments les plus diabolisés de la société américaine en ce moment. Hollywood. Les étrangers. La presse. Mais c'est quoi Hollywood, de toute façon ? Juste des personnes qui viennent d'un peu partout », a-t-elle précisé en signalant qu'elle avait été à l'école publique de New Jersey, que Viola Davis, qui lui a remis son prix, venait de Caroline du Sud, Sarah Jessica Parker de l'Ohio, Ryan Gosling du Canada ou encore Natalie Portman de Jérusalem. « Où sont leurs actes de naissance ? » a-t-elle lancé en rappelant ainsi l'obsession de Donald Trump sur la citoyenneté de Barack Obama.
« Hollywood est rempli d'étrangers et d'outsiders, si vous mettez tout le monde dehors vous n'aurez plus rien d'autre à regarder que du football (américain) et du free-fight. Ce n'est pas ce que l'on appelle de l'art », a poursuivi l'actrice. « De nombreuses performances sont sorties du lot cette année, mais il y en a une qui m'a laissée bouche bée. Elle n'avait rien de bon mais elle a été très efficace, elle a fait rire le public auquel elle était destinée. C'était ce moment où la personne qui voulait s'installer à la place la plus respectée du pays a imité un journaliste handicapé », a-t-elle dit, rappelant ainsi à l'assistance une séquence de la campagne présidentielle où Donald Trump avait moqué un journaliste du New York Times en plein meeting, souffrant d'une maladie articulaire limitant les mouvements de ses bras. « Il avait plus de pouvoir, d'argent et de poids que cette personne. Cela m'a brisé le cœur. Je n'arrive toujours pas à y croire parce que ce n'est pas du cinéma, c'est la vraie vie. Cet instinct d'humilier qui est mis en avant en public, par quelqu'un de puissant, a une incidence sur la vie de tous parce que cela devient comme une autorisation à faire de même. Le manque de respect appelle au manque de respect. La violence appelle à la violence. Et quand les puissants se servent de leur rang pour brutaliser les autres, nous sommes tous perdants. »

 

 

 


Avant de se retirer, la magnifique Meryl Streep a demandé aux médias de faire leur travail en dénonçant tous les dérapages du futur président des États-Unis et a encouragé chacun à défendre la liberté de la presse et à s'engager auprès du comité de protection des journalistes.

L'actrice de 67 ans, qui a remporté trois Oscars, huit Golden Globes et qui a été nominée près de 30 fois au cours de sa carrière, a terminé en reprenant les mots que lui avait soufflés une fois son amie l'actrice Carrie Fisher, décédée quelques jours plus tôt : « Utilise ton cœur brisé pour en faire de l'art. » Respect.
Donald Trump s'en est par la suite pris à Meryl Streep, accusant l'actrice d'être le « larbin » de son ex-rivale démocrate à la présidentielle Hillary Clinton. « Meryl Streep, une des actrices les plus surcotées d'Hollywood, ne me connaît pas et m'a attaqué aux Golden Globes », a tweeté lundi à l'aube le président élu des États-Unis. « C'est un larbin d'Hillary qui a perdu gros. »

Le futur président des États-Unis a rétorqué qu'il ne s'était « jamais moqué d'un journaliste handicapé ». « Pour la centième fois, je ne me suis jamais moqué d'un journaliste handicapé (je ne ferai jamais ça) mais j'ai montré comment il s'était mis à plat ventre quand il a changé entièrement une histoire d'il y a 16 ans, écrite dans le but de me montrer sous un mauvais angle. » « Des médias juste encore plus malhonnêtes ! », a-t-il ajouté.

 

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commentaires (6)

This actress should focus on what she does best and Its ACTING. No matter what your political ideas are, this is now THE PRESIDENT ELECT. Respect is needed. Period. You dont have to like him or hate him. The country has elected him. Show him respect, and hope for a better country. Since when actors have so much weight in politics?

Mariejo ATKINS

16 h 31, le 10 janvier 2017

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • This actress should focus on what she does best and Its ACTING. No matter what your political ideas are, this is now THE PRESIDENT ELECT. Respect is needed. Period. You dont have to like him or hate him. The country has elected him. Show him respect, and hope for a better country. Since when actors have so much weight in politics?

    Mariejo ATKINS

    16 h 31, le 10 janvier 2017

  • les artistes , ne devraient pas se mêler de politique, car l'on peut immédiatement mesurer leurs incompétences ..

    M.V.

    16 h 06, le 10 janvier 2017

  • Eh oui la fin de l'utopie que de concevoir un monde humanisme remplacer par la plus abjecte des conditions qu'est le populisme et le publiquement correct, les discours se rabaisse au plus bas niveau juste pour plaire à la masse qui est devenue de plus en plus illettrée mais quand on gratte on s'apercevra vite vite que l'on et tout le monde a fait une erreur monumentale ou le règne des corporations et leur mode de vie remplacera celui du social et de l'humain !!!!

    Bery tus

    15 h 54, le 10 janvier 2017

  • Malheureusement, nous vivons la fin d'un rêve, le rêve ou la société compte plus que l'individu, ou les aspirations à s'élever moralement sont nos ambitions premières. Tout ceci pour être remplacé par le règne de l'individualisme, du court termisme. En lisant Mme Streep, et écoutant Mme Obama dans son discours aux conseillers pédagoiques il y a quelques jours, nous vivons la fin d'une utopie. Utopie loin d'être parfaite, mais animée d'humanisme. Rêve remplacé par un populisme le plus abjecte, faisant fi du plus élémentaire humanisme, Trump, Lepen, Fillon, Poutine, Assad, un relent des années 30 sur fond de crise économiques poussant le monde vers les extrèmes. Oui, ils gagnent, mais sur un champ de ruine.

    Bachir Karim

    15 h 20, le 10 janvier 2017

  • Comment une actrice truffée de médailles et de nominations peut elle être aussi malhonnête et mauvaise perdante . Je viens de la voir dans le pire de ses rôles , celui qu'elle aurait réussit en se taisant tout simplement .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 36, le 10 janvier 2017

  • a se demander pourquoi ces pseudo intellos artistes divers de Hollywood , democrates et/ou republicains se croient serieusement la conscience des usa ? Pire, se croient la conscience du peuple americain dans sa totalite . C parceque on les habitues a le croire des decennies durant

    Gaby SIOUFI

    11 h 59, le 10 janvier 2017

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