L'Egypte arrête un important juge, enquête sur une affaire de corruption

Les autorités égyptiennes ont arrêté dimanche un important juge, alors qu'elles mènent une rare enquête sur une affaire de corruption au niveau de la plus haute juridiction administrative du pays, ont indiqué des responsables judiciaires.
Wael Chalabi, secrétaire général du conseil d'Etat égyptien, a été arrêté dimanche à l'aube pour être interrogé, ont déclaré ces sources sous le couvert de l'anonymat.

Cette arrestation intervient quelques jours après que l'Autorité de contrôle administrative, en charge de la lutte contre la corruption dans les institutions publiques, a arrêté le responsable des achats au conseil d'Etat, Gamal al-Labban.

Selon les médias égyptiens, quelque 24 millions de livres égyptiennes (environ 1,2 M EUR), quatre millions de dollars (3,8 M EUR) et deux millions d'euros ont été découverts dans la maison de M. Labban.

Après l'arrestation de ce dernier, M. Chalabi avait posé sa démission, acceptée samedi par le conseil d'Etat.
Selon un responsable du parquet, M. Chalabi pourrait être impliqué dans une affaire de corruption étant donné que le département des achats au conseil d'Etat ne peut signer aucun contrat sans son accord.

La transcription des appels téléphoniques de Gamal al-Labban montre que M. Chalabi est "impliqué dans plusieurs" aspects de l'enquête en cours, a ajouté ce responsable sans donner plus de détails.

Le président Abdel Fattah al-Sissi qui s'est engagé à mettre en place d'importantes mesures d'austérité pour réduire les dépenses publiques, a promis de s'attaquer à la corruption, soutenant mercredi que "personne n'était au-dessus des lois".

L'ONG Transparency International a classé en 2016 l'Egypte au 88e rang des pays les plus corrompus de la planète, sur un total de 168 nations répertoriées.