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Moyen Orient et Monde - Conflit

Trêve fragile en Syrie, ponctuée de combats sporadiques

Moscou demande au Conseil de sécurité de soutenir le plan russo-turc.

Un combattant rebelle montant la garde à Rachidine, dans la province d’Alep, hier. Ammar Abdullah/Reuters

Le cessez-le-feu entre régime et rebelles en Syrie a été globalement respecté hier malgré des combats qui sont venus rappeler la fragilité de l'accord de trêve parrainé par la Russie et la Turquie.
Entré en vigueur jeudi à minuit (22h00 GMT), le cessez-le-feu a été émaillé de combats sporadiques, mais sans que les protagonistes ne crient aux violations, jusque-là. À 15 km au nord-ouest de Damas, des affrontements opposant régime et rebelles ont eu lieu dans la région de Wadi Barada, l'une des principales sources d'approvisionnement en eau potable de la capitale, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des hélicoptères y ont également mené des raids contre des positions de groupes rebelles et de Fateh el-Cham, a-t-il précisé. « J'étais optimiste à l'annonce de la trêve, mais la situation n'a pas trop changé », a déploré un habitant près du lieu des combats.
À l'est de Damas, l'OSDH a fait état d'un mort par un franc-tireur des forces gouvernementales dans la Ghouta orientale, fief des rebelles, sans dire s'il s'agit d'un civil ou d'un combattant. Et, sur le front de la province centrale de Hama, le régime a mené 16 raids aériens contre des secteurs contrôlés par des groupes rebelles, a poursuivi l'ONG.
Mais dans la province d'Idleb contrôlée principalement par Fateh el-Cham et les groupes rebelles qui lui sont alliés, le calme prévalait. « Je soutiens la trêve et j'espère qu'elle va durer, dit Ahmad Astify, 31 ans. Tout le monde, que ce soit les rebelles ou les habitants, est fatigué. » « Nous espérons que cela mènera à la fin de la guerre, renchérit Mohammad, 28 ans. Après près de six ans de guerre, tous ont conclu qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire. »
Dans la Ghouta orientale et à Idleb, des dizaines de personnes ont profité du calme pour manifester contre le régime et appeler au départ de M. Assad, selon l'OSDH.

Négociations à Astana
Cette trêve globale, la première depuis septembre, est censée ouvrir la voie à des négociations de paix au Kazakhstan sous l'égide de Moscou, de Téhéran et d'Ankara, pour tenter de mettre fin à la guerre qui a fait plus de 310 000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011. Conclu sans les États-Unis, l'accord est intervenu une semaine après la reprise d'Alep par le régime de Bachar el-Assad, sa victoire la plus importante, rendue possible par le soutien de ses alliés indéfectibles, l'Iran et la Russie. Les groupes jihadistes État islamique et Fateh el-Cham (ex-branche syrienne d'el-Qaëda), qui occupent des pans de territoire en Syrie, sont exclus de la trêve. Néanmoins, plusieurs groupes rebelles concernés à laquelle elle s'applique combattent au côté de Fateh el-Cham.
Le nouvel accord de cessez-le-feu, annoncé jeudi par Moscou, prévoit la tenue de négociations à Astana au Kazakhstan, qui sont en cours de préparation par l'Iran, la Russie et la Turquie. Elles précéderont d'autres prévues en principe en février à Genève sous l'égide de l'Onu. Selon Moscou, sept groupes rebelles représentant 60 000 combattants étaient jusqu'ici impliqués dans les discussions et d'autres sont bienvenus. La Turquie a exclu de son côté toute participation de la milice kurde YPG, qui contrôle une partie du nord-est de la Syrie, à moins qu'elle dépose les armes et reconnaisse l'intégrité territoriale de la Syrie.
La Russie a soumis à ses partenaires du Conseil de sécurité un texte pour entériner le plan russo-turc, qui a été examiné lors de consultations à huis clos hier matin au Conseil, et son ambassadeur à l'Onu Vitali Tchourkine a dit espérer un vote aujourd'hui à 16h GMT. Mais d'autres diplomates à l'Onu se sont montrés sceptiques sur la possibilité de l'adopter rapidement. Il y a encore « beaucoup de questions sans réponse », a noté l'un d'eux.
Depuis le début du conflit, plusieurs trêves négociées par Washington et Moscou, capitales souvent en désaccord sur la Syrie, ont rapidement volé en éclats. Cette fois-ci, cependant, les États-Unis, soutien des rebelles, ont été écartés des discussions en attendant l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. En revanche, c'est la première fois que la Turquie, qui appuie aussi les rebelles, parraine pareil accord. « Il y a un réel intérêt et une urgence, au moins pour la Russie et la Turquie en particulier, à profiter de l'élan provoqué par l'évacuation d'Alep et capitaliser sur leur propre rapprochement », note Sam Heller, chercheur au Century Foundation, pour qui « l'Iran et le régime seraient plutôt favorables à une solution militaire ».
(Sources : agences)

Le cessez-le-feu entre régime et rebelles en Syrie a été globalement respecté hier malgré des combats qui sont venus rappeler la fragilité de l'accord de trêve parrainé par la Russie et la Turquie.Entré en vigueur jeudi à minuit (22h00 GMT), le cessez-le-feu a été émaillé de combats sporadiques, mais sans que les protagonistes ne crient aux violations, jusque-là. À 15...

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