Le prochain patron de l'Onu, Antonio Guterres, appelle à une alliance internationale en faveur des réfugiés

Le prochain patron des Nations Unies Antonio Guterres a souhaité vendredi "une alliance internationale capable de remettre les droits de l'Homme à l'ordre du jour" et de "rétablir le régime international de protection des réfugiés".

"Depuis la fin de l'année dernière, nous assistons à une claire dégradation du régime international de protection des réfugiés", a-t-il déclaré à Lisbonne devant le Parlement portugais, qui lui a décerné son prix des droits de l'Homme 2016.

"Les frontières se sont progressivement fermées, de plus en plus de demandes d'asile ont été rejetées", a déploré l'ancien Premier ministre socialiste portugais, dénonçant également "la violation du droit international des réfugiés".

Évoquant le rôle "exemplaire" du Portugal en matière d'accueil des réfugiés, M. Guterres a assuré que Lisbonne avait "l'autorité morale pour mobiliser" la communauté internationale "afin que les droits de l'Homme progressent à nouveau". Le Portugal, qui s'était proposé en février de recevoir jusqu'à 10.000 réfugiés, soit plus du double de son quota européen fixé à 4.500, n'en a accueilli jusqu'ici que 747.

L'ancien Haut commissaire de l'Onu aux réfugiés (HCR) a également déploré "l'incapacité de l'Europe à s'organiser pour respecter le droit international en matière de réfugiés et venir en aide aux personnes en situation dramatique". Pendant son mandat au HCR, il n'a cessé d'appeler à plus de solidarité internationale envers les millions de migrants et demandeurs d'asile, face à la plus grave crise de réfugiés depuis des décennies.

M. Guterres, 67 ans, a prêté serment à la mi-décembre et succédera le 1er janvier au Sud-Coréen Ban Ki-moon comme secrétaire général de l'Onu.