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Moyen Orient et Monde - Émirats arabes unis

Une alliance se forme à Abou Dhabi pour préserver le patrimoine en péril

François Hollande devra clôturer la réunion aujourd'hui.

Le président français François Hollande est arrivé hier à Abou Dhabi et a rencontré la ministre d’État des Émirats arabes unis Noura el-Kaabi. Stéphane de Sakutin/AFP

Une conférence internationale s'est ouverte hier à Abou Dhabi pour mettre en place de nouveaux outils destinés à empêcher la répétition des destructions au bulldozer et au marteau-piqueur commises par des jihadistes sur des sites appartenant au patrimoine de l'humanité. La conférence d'Abou Dhabi met en présence des experts et des représentants d'une quarantaine de pays qui discutent de la création d'un fonds spécial de 100 millions de dollars pour la protection du patrimoine et d'un réseau international de « zones refuges » pour mettre à l'abri des biens menacés par les conflits. À la veille de la conférence, cinq prix Nobel, dont la Birmane Aung San Suu Kyi, ont appelé les participants à prendre « leurs responsabilités » face à un défi « historique ». « Le temps n'est plus aux indignations impuissantes », ont souligné les signataires, en rappelant qu'à Bamiyan (Afghanistan), Mossoul, Palmyre et Tombouctou, « le fanatisme » avait cherché à saper « notre espérance dans l'avenir ».

« Inséparable »
Hier, de vibrants appels à « l'unité » et à « l'action » ont été lancés pendant la conférence. C'est « le temps de la mobilisation internationale : acteurs privés et publics réunis au service de la protection du patrimoine menacé par les guerres, la barbarie et le terrorisme », a déclaré le directeur de l'Ima (Institut du monde arabe), Jack Lang, en souhaitant que la réunion soit « tournée vers l'action ». « Nous travaillons ensemble pour lancer une initiative mondiale », a dit pour sa part Mohammad Khalifa el-Moubarak, président de l'Autorité du tourisme et de la culture d'Abou Dhabi.
Il s'agit de constituer une alliance entre des États, des institutions publiques, des groupes privés, des spécialistes et de grandes ONG capables de se mobiliser pour des actions de prévention, d'intervention d'urgence et de réhabilitation post-conflit pour des monuments endommagés ou détruits. Il s'agit aussi de lutter contre le trafic illicite d'œuvres d'art qui alimente les caisses de groupes armés. C'est « le pendant culturel de la lutte menée contre le terrorisme sur les plans militaire et politique », souligne-t-on côté français. « La protection du patrimoine est inséparable de la protection des vies humaines », a estimé la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, en qualifiant de « crime de guerre » et de « nettoyage culturel » les saccages commis au nom d'un prétendu combat contre l'idolâtrie.

« Tolérance »
Le président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, a dit que des destructions de biens culturels avaient ponctué l'histoire de l'humanité, mais que « la médiatisation » de ces saccages constituait une nouveauté et un défi.
L'autre objectif de la conférence est de discuter de la création d'un « réseau international de zones refuges » pour répondre aux demandes d'États souhaitant mettre à l'abri leurs trésors en péril. Un « refuge » serait prioritairement établi dans le pays théâtre du conflit, souligne un des promoteurs du projet. La réunion se déroule en marge des travaux d'achèvement du Louvre d'Abou Dhabi, voulu comme « le premier musée universel dans le monde arabe » et un « symbole de tolérance ». Le président français François Hollande est arrivé hier en fin d'après-midi à Abou Dhabi, en pleine célébration du 45e anniversaire de l'indépendance des Émirats. M. Hollande devra clôturer la réunion aujourd'hui aux côtés de l'homme fort des Émirats arabes unis, Mohammad ben Zayed al-Nahyane, de Mme Bokova et d'au moins 13 chefs d'État ou de gouvernement étrangers, dont plusieurs souverains du Golfe, selon les organisateurs. Il visitera notamment dans la journée le site du Louvre qui sera inauguré en 2017. La conférence d'Abou Dhabi s'achèvera sur l'adoption d'une déclaration politique qui demandera au Conseil de sécurité de l'Onu d'appuyer les objectifs fixés, selon un projet de texte.
(Source : AFP)

Une conférence internationale s'est ouverte hier à Abou Dhabi pour mettre en place de nouveaux outils destinés à empêcher la répétition des destructions au bulldozer et au marteau-piqueur commises par des jihadistes sur des sites appartenant au patrimoine de l'humanité. La conférence d'Abou Dhabi met en présence des experts et des représentants d'une quarantaine de pays qui discutent...

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