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Moyen Orient et Monde - France/Primaire de la droite

Après la chute de Sarkozy, place au duel entre le nouveau favori Fillon et un Juppé en grande difficulté

Les deux candidats s'affronteront lors d'un ultime débat télévisé jeudi soir.

François Fillon arrivant à son QG, hier. Patrick Kovarik/AFP

La campagne pour la primaire de la droite a repris hier avec un duel entre un François Fillon plébiscité au premier tour et un Alain Juppé déterminé à dénoncer la crédibilité du programme de son adversaire pour combler son retard.
Avec plus de 44 % des suffrages, M. Fillon, 62 ans, est l'éclatant vainqueur du premier tour. Les ralliements se multiplient, de Nicolas Sarkozy à Laurent Wauquiez, et les superlatifs affluent : « La déferlante Fillon » (Le Figaro), « Le raz-de-marée » (L'Opinion), « Fillon écrase tout » (Le Parisien). Longtemps distancé dans les sondages, auteur d'une fulgurante remontée dans les deux dernières semaines, l'ancien Premier ministre est arrivé en tête dans 87 départements.

Dès le soir de sa cuisante défaite, Nicolas Sarkozy, éliminé sans appel avec seulement 20,6 % des voix, a annoncé qu'il voterait pour François Fillon, laissant ses électeurs « libres » de leur choix, mais en les exhortant à « ne jamais emprunter la voie des extrêmes ». L'ex-président a été imité hier par l'un de ses plus importants soutiens, le président par intérim des Républicains (LR) Laurent Wauquiez. Celui-ci n'a cependant pas donné de consigne de vote, pour « garder l'unité de notre mouvement ».

Autres sarkozystes à annoncer leur soutien à M. Fillon : l'ancien Premier ministre Édouard Balladur, le président du groupe LR à l'Assemblée Christian Jacob, le député Éric Ciotti, les eurodéputées Rachida Dati et Nadine Morano, et le Centre national des indépendants et paysans (Cnip), parti associé qui soutenait au premier tour l'ancien président. Un autre naufragé du scrutin, Bruno Le Maire (2,4 %), s'est également rallié à François Fillon.
Alain Juppé, en tête pendant des mois, est très largement distancé (28,6 %). « J'ai décidé de continuer le combat », a-t-il lancé dimanche soir, alors que des rumeurs d'un retrait circulaient en début de soirée.

(Revue de presse : "la revanche du +collaborateur+" Fillon, estiment les éditorialistes)

 

« Combat projet contre projet »
Le maire de Bordeaux a promis un « combat projet contre projet » avec François Fillon, qu'il affrontera lors d'un ultime débat télévisé jeudi soir. La semaine dernière, il avait attaqué le programme économique de M. Fillon et son objectif revendiqué de supprimer 500 000 postes de fonctionnaire au cours du prochain quinquennat. « Le programme le moins crédible », cinglait-il.
Le député Hervé Mariton se dit aussi « inquiet » des « orientations diplomatiques » de François Fillon. « Sa proximité avec Poutine est contraire aux intérêts de la France et à ceux des chrétiens d'Orient », estime ce soutien de M. Juppé.
M. Fillon « a pris 30 points en quinze jours (...), en une semaine on peut reprendre les quinze points en question », a assuré le député Benoist Apparu. Le camp Juppé compte bien batailler contre un projet « très conservateur », également au niveau sociétal.

 

 

Un sondage Opinionway donne M. Fillon vainqueur à 56 % face à M. Juppé (44 %) au second tour.
La première primaire ouverte de l'histoire de la droite française est déjà un succès de participation, avec près de 4,02 millions de votants, selon les chiffres de la haute autorité. En 2011, le premier tour de la primaire socialiste avait réuni 2,66 millions de participants.
Selon l'institut Elabe, 63 % des votants sont des sympathisants de la droite et du centre, contre 15 % de sympathisants de gauche, 14 % affirmant n'avoir aucune sympathie particulière et 8 % de sympathisants du Front national.
Pour le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, avec Fillon, « la droite a choisi un candidat bien à droite, c'est le candidat ultra : ultraconservateur, ultralibéral, ultra-anti-mariage pour tous, ultra-antisocial, il coche toutes les cases ».

 

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