Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Conférence sur le climat

La COP22 en appelle au « pragmatisme » de Trump

Les négociateurs, qui ont bouclé hier leurs travaux à Marrakech, se sont dit déterminés à lutter contre le réchauffement de la planète.

Hier, après la clôture de la COP22 à Marrakech, des membres des délégations internationales ont posé pour une photo de famille souvenir. Fadel Senna/AFP

La XXIIe conférence de l'Onu sur le climat, qui s'est achevée hier à Marrakech, au Maroc, a brandi sa détermination à agir collectivement contre le réchauffement de la planète et lancé un appel au « pragmatisme » du climatosceptique Donald Trump.
« Le message de la COP au nouveau président américain est tout simplement de dire ''nous comptons sur votre pragmatisme et votre esprit d'engagement'' », a lancé Salaheddine Mezouar, le président de la COP22. « La communauté internationale est engagée sur un grand combat pour l'avenir de notre planète (...), pour la dignité de millions et de millions de personnes (et) nous continuons à tracer notre cap », a poursuivi le ministre marocain des Affaires étrangères. À Paris l'an dernier, les pays se sont fixé comme objectif de contenir la hausse du thermomètre mondial « bien en dessous de 2°C » et de revoir à la hausse les engagements des pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), actuellement insuffisants pour respecter cette limite.
Le résultat de l'élection américaine, deux jours après le début de cette COP, avait plongé négociateurs et représentants de la société civile dans la sidération, M. Trump ayant affirmé qu'il voulait tourner le dos à l'accord de Paris, et qualifié le réchauffement de « canular ». Un certain attentisme et l'affichage d'une volonté sans faille à aller de l'avant ont ensuite pris le dessus.
Pays après pays, y compris la Chine (premier pollueur mondial avec 25 % des émissions mondiales de GES), ont au fil des jours confirmé leur engagement à appliquer l'accord de Paris, négocié âprement pendant plusieurs années. « La volonté de la Chine de travailler avec les autres pays demeure », a assuré le négociateur chinois Xie Zhenhua. Les États-Unis sont le deuxième émetteur de GES au monde (15 %) et, sous l'impulsion du président Obama, ont largement contribué à ce qu'un accord soit trouvé entre 195 pays. Jeudi, ces derniers ont adopté une « Proclamation de Marrakech » : « Nous, chefs d'État, de gouvernement et délégations réunis à Marrakech (...) appelons à l'engagement politique maximal pour lutter contre le changement climatique. »

Nouveau cycle
Hier, 48 pays membres du Climate Vulnerable Forum, représentant plus d'un milliard de personnes parmi les plus exposées au changement climatique, sont allés plus loin. Ils se sont engagés à relever leurs objectifs de réduction des émissions de GES « avant 2020 », ce que préconisent les scientifiques pour maximiser les chances de rester sous les 2°C. Ils ont aussi dit vouloir atteindre 100 % d'énergies renouvelables « aussi tôt que possible » d'ici à 2050. Pour rester en deçà de 2°C, les émissions de GES doivent être drastiquement réduites d'ici à 2050, ce qui passe par un abandon progressif des énergies fossiles. « Toutes les parties (pays) doivent entamer leur transition (vers les énergies renouvelables), sinon nous souffrirons tous », a commenté Edgar Gutierrez, le ministre de l'Environnement et de l'Énergie du Costa Rica.
À Marrakech, les discussions sur l'aide financière promise par les pays industrialisés aux plus vulnérables pour faire face au réchauffement ont de nouveau été difficiles. Les débats se sont focalisés sur le montant de l'aide pour les projets d'adaptation (digues, surélévation des habitations, système d'alerte météo, etc.), qui ne représente qu'environ 16 % de l'aide actuelle, selon l'OCDE. « Les pays en développement ont demandé que l'aide à l'adaptation soit quadruplée, mais les pays riches s'en sont tenus à un doublement des montants pour ce type de projets », a indiqué Armelle Le Comte, de l'ONG Oxfam. Sujet d'autant plus complexe qu'il n'y a « pas de méthodologie commune pour comptabiliser les projets en faveur du climat », a-t-elle ajouté.
Le reste des discussions a porté sur la mise en œuvre de l'accord de Paris : préparer le rendez-vous de 2018 lors duquel un premier bilan des actions engagées par les différents pays doit être dressé, et s'entendre sur les informations qu'à terme ils devront fournir afin que le processus soit le plus transparent possible. « Après un cycle de négociations long et difficile (avant Paris), il fallait commencer à travailler sur le ''comment faire'' (...), mais sans forcément espérer de grands résultats concrets ici », a confié Teresa Ribera, directrice du think tank Iddri. « C'était une COP très différente, un nouveau cycle commence », selon l'ancienne négociatrice espagnole.
Les débats se poursuivront à la COP23, qui sera organisée fin 2017 par les îles Fidji, mais qui aura lieu en Allemagne pour des raisons logistiques.

(Source : AFP)

La XXIIe conférence de l'Onu sur le climat, qui s'est achevée hier à Marrakech, au Maroc, a brandi sa détermination à agir collectivement contre le réchauffement de la planète et lancé un appel au « pragmatisme » du climatosceptique Donald Trump.« Le message de la COP au nouveau président américain est tout simplement de dire ''nous comptons sur votre pragmatisme et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut