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Liban

L’autre Liban


Honorer Samir Frangié, c'est honorer en fait quelques valeurs morales, sociales, politiques et humanistes « appartenant au fond même de la civilisation dans sa recherche continuelle pour améliorer la condition humaine, et qui étaient toujours présentes en abondance dans ce pays », selon un témoignage de René Maheu, ex-directeur de l'Unesco au Liban en 1975.
Quelque temps avant Maheu, et en parlant de l'expérience libanaise, Georges Naccache écrivait : « Parmi les pays du Proche-Orient, et peut-être même comparé à quelques-uns des pays les plus avancés, ce Liban, tel qu'il est, peut s'honorer d'avoir créé, non pas, certes, une société heureuse et juste, mais la société peut-être la moins inhumaine du monde. »
« Naccache avait raison, mais nous ne pouvions pas, à l'époque, l'admettre. Il nous aura fallu beaucoup de temps pour le comprendre », écrivait Samir Frangié dans son Voyage au bout de la violence, en 2011.
Hélas, ces valeurs constructives sont devenues rares, presque inaperçues, à l'instant libanais actuel, instant qui n'a pas son précédent, même durant la fameuse guerre civile. Pour vérifier cette rareté, il suffit de jeter un regard furtif sur le grand malaise qui a transformé le pays en un tas énorme de bêtises et d'ordures en tous genres.
En effet, cette personnalité charmante qu'est Samir Frangié symbolise ici et maintenant la résistance de « l'autre Liban », qui a toujours existé depuis sa création – sans verser dans la nostalgie – et qui était en confrontation permanente avec les dérives intérieures dues à l'extrémisme, ainsi que les agressions extérieures émanant du bellicisme et du despotisme avoisinants. Il convient de noter que ce Liban a toujours gagné chaque fois qu'il a pu s'inspirer et suivre une idée très simple qu'avait élaborée Hamid Frangié : « Le mal devient bien lorsque les Libanais sont en accord sur lui, et le bien devient mal lorsqu'ils sont en désaccord sur lui. »
Samir Frangié représente aujourd'hui un mélange unique de noble politiste, de moralisme inébranlable, de réalisme non mercantiliste et d'une capacité inouïe à prendre des initiatives et à laisser éclore mille fleurs sans avoir le moindre souci de s'en emparer...
Permettez-moi de remercier la France en la personne de son ambassadeur, Emmanuel Bonne, pour cette initiative aussi bien réfléchie que noble.

Honorer Samir Frangié, c'est honorer en fait quelques valeurs morales, sociales, politiques et humanistes « appartenant au fond même de la civilisation dans sa recherche continuelle pour améliorer la condition humaine, et qui étaient toujours présentes en abondance dans ce pays », selon un témoignage de René Maheu, ex-directeur de l'Unesco au Liban en 1975.Quelque temps avant Maheu, et...

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