Rechercher
Rechercher

Liban - Présidentielle

Le CPL et les FL appuient Bkerké et expriment leur rejet du package deal de Berry

Gebran Bassil s’entretenant avec le patriarche maronite. Photo Ani

Le patriarche maronite, qui a vivement critiqué dimanche le package deal proposé par le président de la Chambre, Nabih Berry, comme condition sine qua non pour débloquer le dossier de la présidentielle, a vu défiler à Bkerké plusieurs personnalités politiques qui rejettent également cette proposition. « Comment un candidat à la présidence digne et conscient de ses responsabilités peut-il accepter de se voir dépouiller de ses prérogatives constitutionnelles en se faisant imposer un ensemble de conditions non constitutionnelles ? » avait demandé Mgr Raï dans son homélie du dimanche, sans toutefois mentionner directement M. Berry.
Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, délégué hier à Bkerké par le général Michel Aoun, a réitéré le refus du package deal par le Courant patriotique libre. « Nous pouvons décider aujourd'hui de la loi électorale (pour les législatives prévues en juin) sans problème, mais l'adoption de cette loi ne peut pas être une condition
préalable à l'élection présidentielle », a dit M. Bassil. Il a également rejeté le fait de se mettre d'accord sur les composantes d'un gouvernement d'union nationale avant la tenue de l'élection présidentielle. « Nous sommes pour la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Mais en faire une condition obligatoire pour pouvoir élire un président, c'est ce qui a fait monter le ton à Bkerké », a confié M. Bassil.
Le package deal, brandi par certains pôles du 8 Mars comme condition nécessaire à la tenue de la présidentielle, porte entre autres sur la nécessité de choisir une nouvelle loi électorale et un gouvernement d'union nationale avant la tenue de la présidentielle. Il demande également une entente autour de certains portefeuilles ministériels et postes administratifs. M. Berry serait attaché aux deux portefeuilles des Finances et de l'Énergie. Le Hezbollah, lui, refuserait que soient octroyés aux Forces libanaises le ministère de l'Intérieur, la Défense, les Finances, le commandement de l'armée, la gouvernance de la Banque du Liban ou le parquet. Autant de postes qui constituent des lignes rouges pour le parti chiite qui réclame par ailleurs que soient définies les prérogatives du Premier ministre par le biais d'un règlement intérieur. Figurent également parmi les conditions qu'il pose l'introduction de réformes à la Constitution et le fait que certaines caisses publiques devraient désormais relever de la présidence de l'État et non de la présidence du Conseil.

Geagea contre le package deal
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui s'est également rendu hier chez le patriarche maronite, s'est réuni à huis clos avec Gebran Bassil, les deux hommes s'étant trouvés en même temps à Bkerké. Aucune information n'a filtré sur le contenu de cette réunion, mais M. Bassil l'a qualifiée d'« excellente ». « Ma rencontre avec Samir Geagea chez Mgr Raï n'est pas le fruit du hasard », a également lancé M. Bassil à la presse.
« Nous refusons catégoriquement le principe du package deal », a, lui aussi, déclaré M. Geagea. « Le général Aoun n'est pas en train de négocier pour un package deal à l'heure actuelle et, à ma connaissance, ne le fera pas », a-t-il ajouté.
Pour le chef des FL, le package deal est contraire à la Constitution puisqu'il ne respecte pas l'enchaînement des procédés constitutionnels. « Le processus est clair dans la Loi fondamentale. Les députés doivent se rendre au Parlement et élire un président. Une fois le président élu, il y aura des négociations entre députés pour nommer un Premier ministre. Ce dernier commencera ses consultations pour former un nouveau gouvernement. Le nouveau gouvernement passera en revue les lois électorales proposées et les enverra au Parlement qui choisira une nouvelle loi électorale », a-t-il expliqué, avant d'ajouter : « Nabih Berry a eu un rôle positif en toutes circonstances et je suis certain qu'il continuera dans cette voie. »
M. Geagea a en outre estimé que la tournée de Saad Hariri auprès de différentes personnalités ces dix derniers jours « a été positive pour le dossier de la présidentielle ». « Parmi les acteurs politiques, il y en a un qui arbore un poker face et qui attend. Il dit une chose mais pense le contraire », a-t-il dit, en allusion au Hezbollah que le 14 Mars accuse de ne pas vouloir de Michel Aoun comme président, alors qu'il le soutient officiellement.
Mgr Raï a par ailleurs reçu le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, qui a réitéré l'attachement du Parti socialiste progressiste à l'élection présidentielle.
« Le bloc de Walid Joumblatt appuiera tout accord qui aura lieu, quelle que soit la personne choisie parmi les deux candidats en lice pour la présidentielle (Sleiman Frangié et Michel Aoun). Nous essayons de faire en sorte qu'il y ait un président de la République au Liban, nonobstant les différences de point de vue entre Nabih Berry et Mgr Raï. Ils sont tous deux désireux de préserver les institutions, la paix civile et la stabilité », a souligné M. Chehayeb.

Le patriarche maronite, qui a vivement critiqué dimanche le package deal proposé par le président de la Chambre, Nabih Berry, comme condition sine qua non pour débloquer le dossier de la présidentielle, a vu défiler à Bkerké plusieurs personnalités politiques qui rejettent également cette proposition. « Comment un candidat à la présidence digne et conscient de ses responsabilités...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut