Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Un commando de femmes « téléguidées par l’EI » neutralisé en France

« Le dessein de ce commando était clairement de commettre un attentat », a souligné le procureur Molins, quelques jours après la découverte d'une voiture piégée en plein centre de Paris.

Les forces de l’ordre ont arrêté jeudi soir le compagnon de l’une des femmes suspectées d’avoir voulu commettre un attentat, à Paris. Geoffroy Van der Hasselt/AFP

Une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein Paris, un commando de femmes « téléguidées » par le groupe État islamique (EI) en connexion avec d'autres jihadistes français et déterminées à commettre un autre attentat imminent : les autorités françaises ont affirmé hier avoir démantelé un nouveau réseau « terroriste ». Trois femmes, dont l'une avait prêté allégeance à l'EI, ont ainsi été arrêtées jeudi alors qu'elles étaient sur le point de mener une action violente.
« Le dessein de ce commando était clairement de commettre un attentat », a souligné hier le procureur de Paris François Molins, en soulignant que les jeunes femmes étaient « téléguidées » par des jihadistes de l'EI depuis la Syrie. La découverte d'une voiture piégée en plein centre de Paris dans la nuit de samedi à dimanche a ravivé les craintes qui n'ont pas quitté les Français depuis la sanglante équipée contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015.
Repéré près de la cathédrale Notre-Dame, le véhicule, dépourvu de plaque d'immatriculation, était chargé de bonbonnes de gaz avec des traces de gasoil. « Une cigarette à peine consumée », qui a échoué à mettre le feu au dispositif, a été trouvée sur place, a souligné le procureur.
À l'issue d'une « course contre la montre », selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, les enquêteurs ont pu remonter à plusieurs suspects, en tête desquels la fille du propriétaire de la voiture, Inès Madani. Connue des services français pour des velléités de départ en Syrie, la jeune femme de 19 ans entretenait aussi des contacts avec des Belges radicalisés et apparaissait dans une enquête ouverte dans le pays, selon la télévision belge RTBF. Elle a été interpellée jeudi soir avec deux complices présumées, Amel S. (39 ans) et Sarah H. (23 ans), au sud-est de Paris. Blessée par balle alors qu'elle se jetait sur un policier, couteau en main, elle a été trouvée en possession d'une lettre où elle prêtait allégeance à l'EI, a précisé M. Molins. La fille aînée d'Amel S., 15 ans, a été arrêtée hier matin. Sarah H. était connue « comme étant particulièrement liée à la mouvance jihadiste », a souligné le procureur. Elle était l'« ancienne promise de Larossi Abballa », qui avait assassiné deux policiers en juin avant d'être tué, puis de Adel Kermiche, auteur du meurtre d'un prêtre en juillet, a-t-il révélé.

Projets élaborés de « manière virtuelle »
Le procureur de Paris, qui s'était déjà alarmé « des profils très inquiétants » de certaines jeunes filles parmi les candidats au jihad, a souligné hier que le groupe EI utilisait « non seulement des hommes mais aussi de jeunes femmes, qui font connaissance et nouent leur projet de manière virtuelle ».
Au total, 59 femmes ont déjà été inculpées en France pour des faits de terrorisme, sur un total de 280 personnes, selon M. Molins. Le compagnon d'une des trois suspectes, connu pour islamisme radical, a lui aussi été arrêté jeudi soir aux Mureaux, dans la banlieue ouest de Paris. Parmi quatre autres personnes interpellées plus tôt, seules deux étaient toujours en garde à vue hier. « Un attentat a été déjoué » et « un groupe a été annihilé, mais il y en a d'autres », a souligné hier le président Hollande, en marge d'un déplacement à Athènes.
Après les mitraillages aveugles et les attaques kamikazes, qui avaient fait 130 morts à Paris le 13 novembre, l'attaque au camion bélier qui a coûté la vie à 86 personnes à Nice le 14 juillet, une nouvelle menace se dessine. Le patron des services secrets français, Patrick Calvar, avait mis en garde en mai contre le danger de « dépôt d'engins explosifs » dans des lieux rassemblant une foule importante. Plusieurs centaines de Français, de Belges ont rejoint les rangs de l'EI et Paris est régulièrement menacée de représailles pour sa participation à la coalition internationale qui le bombarde en Syrie et en Irak. « On sera à un moment ou à un autre confronté au retour d'un grand nombre » de ces combattants, a déjà averti François Molins.

(Source : AFP)

Une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein Paris, un commando de femmes « téléguidées » par le groupe État islamique (EI) en connexion avec d'autres jihadistes français et déterminées à commettre un autre attentat imminent : les autorités françaises ont affirmé hier avoir démantelé un nouveau réseau « terroriste ». Trois femmes, dont l'une avait prêté allégeance...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut