L'épouse de l'ancien rédacteur en chef du principal journal d'opposition en Turquie, Cumhuriyet, qui est menacé de prison pour un article qui avait particulièrement déplu au président Recep Tayyip Erdogan, a été empêchée de quitter le pays pour rejoindre son mari en Allemagne.
La nouvelle a été annoncée par des médias turcs, et confirmée ensuite via Twitter par son mari.
Moins de trois semaines après que Can Dundar a été forcé d'abandonner son poste à la tête de Cumhuriyet, sa femme Dilek Dundar s'est vu dire à l'aéroport d'Instanbul qu'elle ne pouvait prendre l'avion pour Berlin, et s'est vue confisquer son passeport. Celui-ci avait été annulé le mois dernier.
"Ils ont pris ma femme en otage. C'est la loi de la jungle. Mais en vain. Ni moi ni une femme qui a pu se jeter sur une arme n'allons être effrayés par ça", a lancé Can Dundar sur Twitter, faisant référence au fait que son épouse s'était jetée sur un homme qui tentait de le tuer à la sortie d'un tribunal, en mai dernier.
Can Dundar a été condamné en mai à cinq ans et 10 mois de prison pour avoir "révélé des secrets d'Etat" dans un article ce même mois sur des envois d'armes stoppés à la frontière avec la Syrie. Le président Erdogan, furieux, avait prévenu que le journaliste "paierait le prix fort" pour cela.
Libéré en attendant son appel, il est à l'étranger, probablement en Allemagne. Il a annoncé le mois dernier qu'il ne comptait pas revenir se présenter à son procès étant donné la situation actuelle.
"Faire confiance à cette justice reviendrait à placer sa tête sous la guillotine", a-t-il expliqué dans un article publié par Cumhuriyet et intitulé "Il est temps de dire adieu". "J'ai donc décidé de ne pas venir me livrer à cette justice tant que l'état d'urgence ne sera pas levé", ajoutait-il.
La nouvelle a été annoncée par des médias turcs, et confirmée ensuite via Twitter par son mari.Moins de...
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