Washington exhorte les politiciens irakiens à s'unir pour Mossoul

Un haut responsable américain a appelé jeudi les politiciens irakiens à s'unir avant le lancement d'une offensive cruciale pour reprendre la ville de Mossoul au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
L'Irak connaît depuis des mois une crise politique et les querelles entre responsables se sont multipliées. La dernière en date a opposé le ministre la Défense et le président du Parlement, deux figures sunnites éminentes du pays.

L'envoyé spécial de la Maison blanche auprès de la coalition anti-EI, Brett McGurk, a estimé jeudi que ces querelles n'avaient pas eu de conséquences sur la bataille contre les jihadistes mais il a appelé à davantage de cohésion avant l'offensive sur Mossoul, principal bastion de l'EI en Irak.
"S'agissant de Mossoul, il sera très important que les dirigeants irakiens restent concentrés et s'unissent pour bien faire les choses", a-t-il déclaré à des journalistes à Bagdad.
"Il ne s'agit pas seulement d'une campagne militaire, pour laquelle nous sommes confiants, mais aussi de (son) impact humanitaire pour faire en sorte que les personnes déplacées soient prises en charge", a-t-il ajouté.

Il a également souligné l'importance pour les autorités d'agir efficacement pour stabiliser rapidement la situation en cas de reconquête afin que les habitants puissent rentrer chez eux.
Début août, le ministre de la Défense, Khalid al-Obeidi a accusé le président du Parlement, Salim al-Joubouri, et plusieurs parlementaires de corruption et de chantage.

Après une enquête rapide, la justice a classé l'affaire mais cette querelle a montré les divisions du camp sunnite.

Mossoul, chef-lieu de la province septentrionale de Ninive, est la dernière grande ville irakienne contrôlée par l'EI, qui y a proclamé son "califat" il y a plus de deux ans. Mais sa reprise s'annonce complexe et pourrait déclencher une crise humanitaire en raison du nombre important d'habitants qui y sont bloqués.

Si le Premier ministre Haider al-Abadi a promis que le pays serait débarrassé de l'EI à la fin de l'année, M. McGurk s'est refusé à donner un calendrier précis. "La libération de Mossoul approche, (...) ce n'est qu'une question de temps", a déclaré l'émissaire américain.