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Nos Lecteurs ont la Parole

Homosexuel au Liban

Dany Y. HADDAD
On a l’habitude de penser que les préadolescents ont une fraîcheur d’âme qui s’évapore peu a peu quand ils deviennent adultes. Ce n’est pas cela que j’ai vécu et il ne s’est pas passé un jour sans que je ne sois l’objet dans la cour de récréation de quolibets de la part de mes camarades, quolibets parfois accompagnés de bourrades et même de coups.
La raison de cela était mon aspect maniéré, juste l’aspect. J’avais des vêtements classiques et une raie sur le côté. Cette malchance, cette malédiction, à quoi est-elle due ? Est-elle génétique, est-ce le résultat d’une identification à la mère, comme pensent les psychanalystes ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’il ne se passait pas de jour sans que je ne rentre à la maison le cœur serré, à cause des brimades de la journée. La honte m’empêchait évidemment d’en parler à mes parents : il est bien difficile de dire à son père qu’on vous traite de « fille » à l’école...
Après le bac, j’ai obtenu un banal diplôme de comptable et je me suis inséré dans la vie active. C’est alors qu’un scénario, presque toujours le même au hasard de mes changements d’emploi, s’est mis en place. Au bout de quelques semaines, le gérant de la société me convoquait pour me dire : « Vous comprenez, nous ne pouvons avoir que des employés aux mœurs au-dessus de tout soupçon. » Pourtant, je suis d’un maintien timide et effacé, et je n’ai jamais mêlé vie privée et travail.
À mon premier licenciement, j’ai dit à mes parents que j’avais commis une faute professionnelle. Je me suis mis en quête d’un autre travail, mais au bout de quelque temps, la situation s’étant reproduite, j’ai décidé, dans mon désarroi, d’avouer à mon père que j’étais homosexuel. Mon père m’a chassé de la maison. J’ai élu domicile dans une pension bon marché d’où, là encore, au bout de quelque temps, on m’a demandé de quitter les lieux. Quelqu’un m’a conseillé de consulter un psychiatre qui m’a dit : « L’homosexualité ne se guérit pas ; d’ailleurs ce n’est pas une maladie, c’est juste une attirance d’une personne pour quelqu’un du même sexe. Je peux juste vous donner un anxiolytique. » Je me suis adressé à un prêtre, qui a eu un haut-le-corps avant de me recommander la prière. Je suis croyant et je prie régulièrement, mais la sexualité est une pulsion sur laquelle la volonté et la prière n’ont pas prise.
Maintenant, j’emprunte les transports en commun (j’ai définitivement renoncé à avoir une voiture car je retrouvais tantôt le pare-brise cassé, tantôt les pneus crevés) pour me rendre d’une localité à l’autre à la recherche d’un emploi.
Les gens sont parfois cruels. J’ai reçu une fois un gros caillou sur la tête. Le sang a giclé, je me suis évanoui, et à mon réveil, je me suis trouvé à l’hôpital.
Aujourd’hui, j’ai trouvé un travail (pour combien de temps ?)
mais je suis au bord du désespoir. On accuse les homosexuels de propager le sida. Or, s’ils pouvaient avoir une relation suivie avec un partenaire, le risque disparaîtrait.
Bien sûr, les mentalités ne changent pas du jour au lendemain. Il faut pour cela une, peut-être deux générations. Alors, pourquoi ne pas commencer par modifier la loi ? Une lueur au bout de ce tunnel : un juge de Batroun, M. Mounir Sleiman, a relaxé un homosexuel pris en flagrant délit en 2009 après s’être assuré qu’à cet acte ne se mêlaient ni drogue ni prostitution. Cette décision pourrait peut-être faire jurisprudence... Il serait aussi précieux d’avoir l’opinion du Pr Roland Tomb, doyen de la faculté de médecine de l’USJ et président du comite d’éthique, ainsi que celle du Pr Élie Karam, président de la Société libanaise de psychiatrie.

Dany Y. HADDAD
On a l’habitude de penser que les préadolescents ont une fraîcheur d’âme qui s’évapore peu a peu quand ils deviennent adultes. Ce n’est pas cela que j’ai vécu et il ne s’est pas passé un jour sans que je ne sois l’objet dans la cour de récréation de quolibets de la part de mes camarades, quolibets parfois accompagnés de bourrades et même de coups.La raison de cela était...

commentaires (1)

Félicitatins Dany pour votre lettre.... Les moeurs qu Liban changent, mais trop lentement.... Le problème c'est que on change ce qu'on veut...... On vend de l'alcohol aux mineurs, on accepte en masse les prostituées qui occupent de nomreux quartiers....Et encore et toujours, on ignore et on attaque l'homosexualité... En résumé : j'ai eu affaire un jour, dans le downtown, à des soldats et une certaine police en civile qui interdisaient à un danseur de flamenco de danser dans la rue. Un danseur qui m'accompagnait depuis l'espagne, et qui avait souhaité faire une animation "for free" dans la rue.. Ce jour là. j'ai eu une sacrée altercation avec des soldats, colonels, et je ne sais trop bien qui, les priant de me montrer, où, dans la constitution libanais, il était stipulé que la danse dans la rue est interdite.... Et un des soldats m'avait dit: "tu le vois un être normal????".si vous voulezdanser, il existe des "malahi".. allez danser là-bas.... le danseur était homosexuel. Quelques mêtres plus tard, deux super filles, super talons, micro jupes, les seins presque dehors... et je dis à un des soldats à l'entrée du downtown: " c'est bizarre, danser dans la rue est interdit, mais ça c'est permis!!!...." "Ça, c'est l'économie du pays m'a-t-il répndu..... " C'était un transexuel, qui se promène au downtown, pour assouvir les désirs de certains qui viennent au Liban faire tout ce qui est interdit chez eux. Le Liban : Pays de contrastes.... Bon courage Dany

Nayla Tahan Attié

02 h 27, le 18 août 2011

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Commentaires (1)

  • Félicitatins Dany pour votre lettre.... Les moeurs qu Liban changent, mais trop lentement.... Le problème c'est que on change ce qu'on veut...... On vend de l'alcohol aux mineurs, on accepte en masse les prostituées qui occupent de nomreux quartiers....Et encore et toujours, on ignore et on attaque l'homosexualité... En résumé : j'ai eu affaire un jour, dans le downtown, à des soldats et une certaine police en civile qui interdisaient à un danseur de flamenco de danser dans la rue. Un danseur qui m'accompagnait depuis l'espagne, et qui avait souhaité faire une animation "for free" dans la rue.. Ce jour là. j'ai eu une sacrée altercation avec des soldats, colonels, et je ne sais trop bien qui, les priant de me montrer, où, dans la constitution libanais, il était stipulé que la danse dans la rue est interdite.... Et un des soldats m'avait dit: "tu le vois un être normal????".si vous voulezdanser, il existe des "malahi".. allez danser là-bas.... le danseur était homosexuel. Quelques mêtres plus tard, deux super filles, super talons, micro jupes, les seins presque dehors... et je dis à un des soldats à l'entrée du downtown: " c'est bizarre, danser dans la rue est interdit, mais ça c'est permis!!!...." "Ça, c'est l'économie du pays m'a-t-il répndu..... " C'était un transexuel, qui se promène au downtown, pour assouvir les désirs de certains qui viennent au Liban faire tout ce qui est interdit chez eux. Le Liban : Pays de contrastes.... Bon courage Dany

    Nayla Tahan Attié

    02 h 27, le 18 août 2011

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